L'An 2012

Samedi 7 janvier
Reprise du rythme normal en attendant les trois décisions judiciaires.

Brouillon de campagne

La campagne 2012 découvre le carnassier Hollande qui se fait les crocs sur la bête teigneuse de l’Élysée. Le « sale con » de l’agriculture, qui ne s’est jamais privé de l’insulte en gerbes serrées, fait s’indigner son équipe gouvernementale pour un « sale mec » prononcé lors d’un repas avec des journalistes (un off maîtrisé donc) par le candidat socialiste… La Nadine Morano singe la vierge effarouchée exigeant des excuses publiques du haut de sa particulaire légitimité.
Pendant ce temps, Bassine Le Pen, la charretière en chef du Front bas, poursuit sa mission de séduction pour faire oublier le père, lequel ne rate pas une occasion pour ajouter son grain dès qu’un micro se tend. Le vieux ne veut pas laisser gagner cette fin désœuvrée.
La Jeanne, pas la douce philanthrope de Brassens, mais la guerrière aux voix auto-suggérées, mobilise les politiques toujours en quête d’une virginité médiatique pour mieux s’ébattre dans la fange d’une carrière à tout prix. Les 600 ans supposées de sa naissance forment une rondeur idéale… et les longues cannes de la Bassine n’y changeront rien : sourire forcé, rhétorique engraissée, entourage puant. La Bassine confine au pot de chambre pour égrotant en phase de purge finale.

Samedi 14 janvier
Et un vendredi 13 en plus ! Standars & Poors vient logiquement de mettre la France face à sa réalité financière. Pas la peine de grattouiller pour dénicher une excuse déresponsabilisante, nous devrons assumer.

Samedi 21 janvier
Maman et Denis doivent arriver en fin de matinée. Première visite à Lyon depuis qu’elle a rompu avec Jean.

Note salée pour commande sucrée !

J’écoute Charlie Parker et son Scrapple from the Apple : il rendrait presque notre monde chaleureux si je n’avais d’autres sujets en tête. La semaine ne s’est pas cantonnée à la dentelle et aux révérences.
Les croisières sur mastodontes flottants ont versé leur pizzo à la Camarde gourmande. Un commandant d’abord bling-beurk, gominé à s’en servir pour graisser les petits coins couinants, paradeur comme un troupeau de kakous, incompétent et pleutre. Un punching-ball ambulant donc. Ne nous y attardons pas. Le tourisme de masse paye ainsi sa trop grande décontraction et révèle les instincts arriérés submergeant une part des voyageurs dès le danger ressenti et l’évacuation à l’horizon. Les voyages ouvrent l’esprit et favorisent l’empathie ? Démonstration : je suis costaud et j’écrase l’enfant qui traîne sur mon trajet jusqu’à l’embarcation salvatrice. Pas que le commandant incommodant à clouer au pilori… Circonstances atténuantes qui dispensent de rechercher les indignes de ce sauve-qui-peut mortifère sans risque pénal. Un certificat d’impunité pour les plus salauds des croisiéristes. Comme la guerre, le naufrage peut être un révélateur du fond de l’être.
Bien loin des eaux italiennes, un théâtre d’opération qui multiplie les chants du cygne pour les soldats français. Une fin de mission dont le sens nous échappe de plus en plus, surtout lorsqu’on connaît le rôle interlope du Pakistan voisin dans ces attaques masquées. L’icône d’Al Qaida éliminée, le départ doit s’intensifier quitte à froisser des alliés qui, en fait, songent à la même accélération. « Je te tiens, tu me tiens par la sale roquette, le premier qui fuira aura une tapette ! »
L’hexagone vit sa crise dans une ambiance bien plus civilisée, même si les débuts de la campagne présidentielle versent dans le rase-mottes ad hominem. Les pitres de la semaine : Jean-Foutre Mélenchon et la Bassine Le Pen. Ils doivent s’invectiver pour faire croire qu’ils se distinguent. De l’assumé nationalisme social au camouflé national-socialisme, quelle différence ? Un phrasé populeux, de la grande gueule qui ferait immédiatement mettre son pays au ban des nations si l’un d’eux parvenait au pouvoir, renonçant alors aux gros morceaux indigestes de son programme ou s’obstinant au « nettoyage » des ennemis de son funeste projet. Mais on y croit : tous ensemble, tous ensemble pour la rigidité haineuse à l’Élysée !
Pour finir avec un pompon éprouvant, Kim Schmitz, le suiffeux dirigeant de Megaupload : il s’attire l’idolâtrie d’internautes qui, dans le même élan, tapent comme des brutes sur les banquiers et traders indélicats. Avec le mégalo du site fermé, c’est juste du pillage d’auteurs dont les friands d’œuvres à consommer se foutent. Éventrons les financiers et prosternons-nous devant celui qui nous offre du gratuit piraté. Morale réversible et puante qui mobilise les courageux Anonymous pour leurs méfaits sur toile. Pas de sang, c’est vrai, mais de l’inassumé qui se dispense de toute cohérence idéologique. Du virtuel, jusqu’à leur prétendu combat…
Garçon ! une cuvette pour dégueuler !

Samedi 4 février
Sept mois après la saisie du contenu de mes comptes, le tribunal d’instance de Paris 14ème me rend justice, déboutant la société Crédirec et la condamnant aux dépens.
Ma détermination à nier ce prétendu emprunt a convaincu la juridiction, la pauvreté des pièces apportées par la partie demanderesse a parachevé la conviction de Madame le Juge.
Quelle jubilation en découvrant hier midi, dans l’escalier de l’immeuble, la troisième page du jugement.

Été amer, hiver rêvé

Engourdie, la contrée écarte davantage ses gerçures pour que les courants y dévastent le semblant de vie qui oserait persister. Racle les fonds, titriseur-charognard, harcèle ta proie pour pétrifier toute résistance et pomper le liquide vital.
Les empapaouteurs feuillus n’ont qu’à bien se tenir, la justice existe bel et bien dans notre pays. Les gloutons sans vergogne, même parés de cabinets d’avocats et d’huissiers, n’ont pas toujours le dernier mot. L’engagement personnel, sans auxiliaire, et la sincérité des arguments peuvent triompher de la technique juridique spécieuse d’un mastodonte financier.
Je souffle, par moins vingt ressenti, comme si la belle saison venait me chatouiller les narines bien avant l’heure. D’un été gâché aux rigueurs payantes de cet hiver, les saisons sont loin de disparaître.
Ancrage lyonnais et vie partagée m’ont insufflé la résolution nécessaire contre les certitudes assénées par l’hypertrophique adversaire. Quelle jubilation en découvrant hier midi, dans l’escalier, la troisième page du jugement : «  Par ces motifs (…) reçoit M. Loïc Decrauze en son opposition ; déboute la société C. de l’ensemble de ses demandes ; condamne la société C. aux dépens. »
Bring on the night pour une profonde inspiration rythmique. Petit pot de terre, la justice française m’a permis de résister au rouleau destructeur de la Finance amasseuse de prétendues créances. Hommage à tous ceux qui m’ont soutenu, de près ou de loin ; sur la toile et sur la terre ferme : sept mois d’angoisse diffuse pour une délivrance qui embrase le cœur.

Samedi 11 février
Petits séjours en Camargue puis dans l’Hérault pour quelques moments partagés avec une partie de nos familles.
Quelle profonde satisfaction d’avoir triomphé de cette société financiaro-rapace, repreneuse d’une prétendue créance que j’ai niée depuis leur premier courrier en janvier 2010. Deux ans plus tard le processus civilisé pour régler les litiges touche à son terme. Cette résurgence nauséabonde de l’époque heïmienne n’aura pas gangréné ma vie lyonnaise, mais l’a quelque peu éclaboussée.

Prenons l’air « civilisé »…
                                           
Un C dans l’air d’une exceptionnelle hauteur et profondeur (si, si, c’est cumulable chez Calvi !) d’analyse. L’approche de Jean-Paul Delevoye, murie par ses expériences de Président de l’Association des maires de France et surtout de médiateur de la République, en a été la source première. Son diagnostic des déviances du système politico-médiatique, dans une démocratie dénaturée, éclaire un demi-siècle d’évolution de notre régime. Avec comme interlocuteurs le subtil et européen Dominique Reynié, le percutant Christophe Barbier et un historien chevronné, les échanges ont fouillé les dysfonctionnements sans faux semblants.
La gestion du temps politique, obsédé par la séduction d’un électorat volatil, ne peut s’accorder avec les impératifs d’une nation surendettée. La démocratie succombera-t-elle d’avoir fait la place trop belle à la démagogie de carriéristes talentueux et rhétoriciens ? Tout ne tient encore que par le crédit accordé aux branches protectrices.
Une part croissante de la population se détourne de ce qui devrait former le fameux contrat social avec ses valeurs censées être partagées. La délicate question de la compatibilité de notre société avec les schémas d’individus faisant de leur religion un objectif politique, par conviction profonde ou provocation systématique, ne doit pas être éludée par frilosité intellectuelle.
La campagne des présidentielles 2012, avec cette explosivité du tissu social, doit-elle se concentrer sur la rébarbative déclinaison des propositions techniques et laisser les grands desseins enflammés à des lustres plus apaisés ? Si vœu il y a, il est illusoire. Le pluralisme exige la confrontation jusqu’à la mauvaise foi. Exalter son premier cercle militant pour mieux enthousiasmer les sympathisants qui eux-mêmes influenceront une partie du corps électoral.
Ça vente, les formes se brouillent, les sens dérivent, la pesanteur sociale et ses obligations maintiennent encore nos repères, mais l’effondrement n’est plus impossible.

Vendredi 2mars
Presque 16h, berges du Rhône : bain de soleil pré-printanier.
Impossible de joindre le tribunal d’instance de Paris pour m’assurer que Crédirec n’a pas fait appel de la décision qui les déboute. A la mi-mars, le juge de proximité devrait rendre son jugement dans le différend qui m’oppose aux huissiers ; le 27 mars, le juge de l’exécution devrait les contraindre à laver la saisie-attribution et, peut-être, les condamner à dommages et intérêts. Epilogue de ces tracasseries judiciaires, rogatons de mon ancienne vie.

Samedi 3 mars

Le marais présidentiel s’affiche
                                           
Ça débute par une mer d’huile, tellement improbable ou glissante qu’on finira par se casser la binette. Le regard détaché, profond, abyssal comme un déficit public, se porte vers la ligne bleue Marine des Vosges. « La France forte », pense-t-il, forte de ses illusions et d’un antisarkozysme galopant, oui. Ces présidentielles seraient-elles tentées par la castagne bête et méchante ? Sarkozy « bayonné » par les peu folkloriques indépendantistes basques et une pincée de socialistes vient d’en faire les frais. La recette d’un « bayonnement » efficace : huées, insultes, œufs et chaises à la volée. De la démocratie gastronomique à l’arrière-cuisine de boui-boui.
Pour maintenir la ligne de flottaison, gardons-nous de la Bassine aux eaux troubles. Sirène aux mélodies terre-à-terre, elle nous ferait goûter à tous les récifs pour une plongée fatale. Son « Oui ! la France » a tout de la simulation orgasmique avant l’ingestion de ses proies, telle une vorace mante religieuse.
Avec Hollande, l’autre politique du dommage à venir, le paysage est bien plus flou. Il nous annonce simplement que « Le changement c’est maintenant » et, par vague contrepèterie, nous pouvons déceler que les manquements se feront par chuintements, sans bruit, discrètement, avec modestie… Quoique : il semble ne plus mâchonner son socialisme avec honte, il se mélenchonnise même, avec une taxation confiscatoire pour les plus fortunés. Georges Marchais n’avait pas fait mieux lorsqu’il s’en prenait aux « cumulards », les Elkabbach, Duhamel et autres nantis du système, qu’il soupçonnait être passibles de la peine communiste pur jus : « Au-dessus de quatre millions, 100 % d’impôts, je prends tout ! » jubilait l’apparatchik en herbe qu’il restera.
François Bayrou a eu le pif de reconnaître un morceau hollandais du « déconnomètre », mais son slogan a tout de la méthode Coué ou du vœu pieux. « Un pays uni » : il va falloir une puissance catalytique hors norme, quasi mythologique, pour y parvenir. La conséquence naturelle : « rien ne lui résiste », formule libératoire qui fait abstraction de l’environnement mondialisé et concurrentiel. Irrésistible Bayrou ? Il y met du cœur en tout cas, comme en 2007, mais cela suffira-t-il à le propulser au second tour ?
Avec Mélenchon, pas d’union qui tienne, c’est d’abord aux brimés, aux furieux, aux révoltés de tout poil hirsute qu’il s’adresse. Le regard vers la droite, comme les deux candidats du bord opposé, il harangue et ordonne : « Prenez le pouvoir ». Clarté fracassante de l’objectif, silence révélateur sur les moyens. Un appel à la Révolution ou au coup d’État ne ferait pas mieux.
Pour le clin d’œil, les filiations sont parfois étonnantes : on trouve dans l’affiche du Front de gauche pas seulement du NPA et son talentueux Besancenot, mais aussi du NDA, comprenez Nicolas Dupont-Aignan ! N’est-ce pas lui qui, en 2007, sommait : « Français, reprenez le pouvoir ! ». Comme un air radoté : je prends, je reprends et je me fais prendre… Tragédie du citoyen ordinaire.
A côté, l’affiche de Nathalie Artaud fait bien pâle impression, malgré le rouge envahissant. Le degré zéro du slogan politique est atteint : « Une candidate communiste à l’élection présidentielle », rien que ça ! Sa stratégie électorale se limite à tenter de choper quelques électeurs à l’OVNI Mélenchon, alors elle rappelle sa chapelle idéologique pour ceux qui n’auraient pas associé sa bouille et la couleur choisie au bon parti. Comble de la précision, elle indique pour quelle élection elle se présente : il ne faudrait surtout pas que ses rares soutiens attendent les législatives, voire les municipales, pour lui apporter leur voix. Là, au moins, on ne va pas s’échauffer les neurones en exégèses de la communication.
Cela inciterait presque à prendre nos vacances printanières avec Éva Joly. La mine rayonnante, la tenue mi-saison, les lunettes fraîchement ôtées pour nous fixer sans détour et sans obstacle, elle nous invite à ce choix radical, celui… du tournesol ! Une France héliotrope, voilà qui pourrait être un remède à la crise…
Après les affiches, j’attends, la plume aiguisée, les programmes imprimés de chacun, pour s’amuser un peu comme en 2007, avant l’isoloir fatal et cinq ans d’épreuves. La tasse pour tout le monde. Santé !

Samedi 10 mars

Fukushima, mon âme ou rien

Je tremble, pas que de peur, je tremble de tout mon être, de tout ce qui m’entoure, de tout mon univers. Pas d’échappatoire, pas de respiration profonde à tenter, le monde m’échappe, bascule et se fracasse. Les bases s’écartèlent, deviennent failles mortelles. Je ne peux m’accrocher à rien de solide : la mobilité contre-nature menace. L’épilepsie terrestre gronde, gigantesque tonnerre des entrailles. Aucune résistance, pas une prière possible : le hasard et la nécessité tectoniques modèlent l’instant et dessinent la fin. Comme un crépuscule des vies à portée du regard.
Puis la vague fond sur notre terre secouée, dévore tout et devient lame à broyer. Plus elle s’enfonce, moins elle semble liquide : une masse opaque, mouvante, qui détruit et emporte. Je suffoque et mon corps se perd quelque part dans ces courants gloutons. Nos existences telles des fariboles, des prétextes pour croire à la maîtrise humaine de la nature. Le monstre tsunamique étend les contours de son chaos, avale les champs, pulvérise les bicoques, menace tous azimuts et finit par noyer une enceinte nucléaire pour un troisième acte explosif.
Se faire tremper les intérieurs, ça n’aime vraiment pas, une centrale. Une, deux, trois déferlantes font dérailler la fin de carrière prolongée du complexe. Mon cœur bouillonne : un trop plein de flotte et me voilà au bord de la fusion. Logique des contraires pour faciliter la contamination. On doit me maintenir au secret, confiné pour ne pas expectorer mes particules. Entre le civil cadenassé et le militaire débridé, le nucléaire accidenté balance…
Le confort sans risque ? Pour qui cette fable ? Les sites les plus alarmistes comptabilisent soixante millions de cancers dus à cette énergie. Les accidents de la route font plus d’un million de morts par an depuis une soixantaine d’années. Doit-on abandonner l’électricité nucléaire et interdire les moyens de locomotion concernés ? Indécentes polémiques alors qu’un peuple sèche ses plaies, cicatrise vaille que vaille et témoigne d’une énergie sans pareille.

Mardi 13 mars
Après les niches fiscales, le gouvernement s’attaque aux niches scolaires qui permettent à un cancre dans les matières cardinales de la filière choisie d’obtenir malgré tout son bac. Le cumul adéquat d’options payantes faciliterait cela.

Samedi 17 mars, 5h49 du mat.
Je profite d’une forme olympienne pour redonner à ces pages un peu de la saveur intimiste.
Le séjour à Val d’Isère chez Elo, en compagnie d’Anna et de Dina, m’a laissé un désagréable ressenti. Le cadre a ses atours, même si je ne supporterais pas d’y vivre à l’année, mais l’ambiance des deux jours et demi, sous des apparences conviviales, m’a décontenancé.
La promiscuité, dans son minuscule studio, a amplifié le malaise éprouvé. La faute d’abord à cette agressivité stressante d’Elo doublée d’une expression verbale qui tutoie souvent la vulgarité. Elle s’est même une fois dirigée directement contre moi pour une débile histoire de lavage de dents dans l’évier de sa kitchenette… Pour éviter de les déranger, j’avais eu le tact de rester en bas pour mon hygiène du soir et je me retrouvais avec ses reproches  en gros sabots qui, si je n’avais pas pris sur moi, aurait dû être le déclencheur d’une mise au point tranchante, voire d’une rupture amicalo-affective. Je croyais être préservé dans son déchaînement d’attaques, il n’en est rien et cela déçoit sur le personnage.
L’autre aspect rédhibitoire qui ne me fera plus renouveler l’expérience (sauf pour son mariage si je suis toujours invité, mais j’irai à l’hôtel) : la conduite automobile tant d’elle que de son compagnon. Cette nervosité sur des routes sinueuses de montagne, ça n’est pas pour moi. Doubler à tours de volant les jugés trop lents me donne la gerbe et me met en rogne. Je ne me tape pas cinq heures de train pour subir ça ! Je devais consigner cette déception qui prendra la forme d’un retrait. La flamme amicale est bien atteinte.

Reçu hier un mail de l’avocate de Crédirec qui me pousse à me désister pour l’audience du 27 mars devant le juge de l’exécution. Le fait que la société ait daigné demander la mainlevée de la saisie-attribution devrait me suffire. Rien sur sa condamnation aux dépens. Il est hors de question que je lâche un iota de mes demandes devant le JEX : les frais d’huissier, de courriers, de train, voire même la consultation d’un avocat qui m’a desservi dans ses lamentables conseils (« Vous ne risquez rien ! » et le lendemain les huissiers venaient saisir mes comptes !), devront être remboursés par cette personne (a)morale qui tente tous les plus grossiers procédés, dans un premier temps pour que je reconnaisse le principe de la prétendue créance, puis maintenant pour que j’abandonne en chemin une part de mes droits établis par le tribunal d’instance de Paris 14ème. Les rapaces de doutent de rien !
Fin mai, ce sera au tour des auteurs assermentés de l’abusive saisie d’être attaqués devant le juge d’instance de Lyon.

Pisse du Diable
                                           
Il voulait mettre la « France à genoux » : il s’est écrasé, charogne fumante, au bas de son immeuble. Certains nous expliquent que le tueur à bout touchant avait deux visages. Pas sûr… Pour parvenir à cette barbarie décontractée, il faut une seule face prédatrice : le culte du prendre-à-tout-prix.
Prendre par le vol facile, d’abord : petite frappe minable qui s’attaque à une vieille dame pour s’emparer de son sac. D’emblée méprisable opportuniste. Prendre bagnoles et motos, parader et se croire puissant dans cette société sucée pour assouvir son appétit d’artifices et sa volonté de puissance jusqu’à salir ou traumatiser l’autre.
Faire mine de prendre la voie religieuse pour ne pas avoir à se soumettre aux condamnations de ses violences, de ses infractions de tous ordres qui gangrènent son existence merdique. Point de foi pour ce trompeur flou de dieu, vraie pisse du diable, mais une tambouille pathologico-religieuse, infect prétexte à toutes ses folies en germe. Le psychopathe se voulait croyant, il n’a été que malfaisant.
Prendre la vie d’autrui, finalement, comme la continuité d’un matérialisme qui se singeait pieux dans une sinistre parodie du guerrier jusqu’au boutiste. A Lyon, les poubelles s’accumulent sur les trottoirs, après quinze jours de grève d’une minorité d’éboueurs. A Toulouse, l’ordure première a été rapidement ramassée. A Lyon, on apprend à respirer au rythme des monceaux de détritus : expirer à l’approche d’un tas, doucement pour tenir toute la longueur, inspirer avant le prochain. A l’endroit où le terroriste sera enterré, espérons qu’aucun culte nauséabond ne se développera. A la mémoire de ses victimes, laissons-le croupir dans un néant éternel.

Samedi 24 mars

Oui, prenez la France maintenant !
                                              
Au milieu du Village des Dix Champignons s’élève un mont boisé formé, il y a bien longtemps, par la terre évacuée pour édifier le palais voisin. Depuis, les enfants du moment construisent autour leur cabane et jouent régulièrement à un dérivé du Chat : parvenir au sommet de ce qu’ils ont surnommé le Fort Alamo, sans se faire toucher par un autre, et y rester cinq secondes, en sachant que le toucheur et le touché doivent retourner au point de départ. Le parcours est long, aléatoire, semé d’embûches et truffé de caches, mais s’y essayer demeure irrésistible pour les bambins en devenir.
Comme pour tout jeu collectif, on repère très vite les figurants : ceux qui n’ont aucune chance d’atteindre par leurs propres moyens le sommet, même si certains font beaucoup de bruit pour donner le change. Carence première : le manque de souffle et l’incapacité de s’adapter au terrain accidenté. Parmi la bande des concurrents de l’année, on peut ainsi faire un premier tri.
Jacques, pour commencer, qui n’a plus rien du gamin véloce, s’il l’a jamais été, mais qui persiste à prendre part à l’aventure sans pouvoir débuter l’ascension. A l’observer, on hésite entre l’admiration pour une si vaine détermination, la moquerie de ses inutiles gesticulations et le mépris pour ce chenu marmot qui occupe la place d’un autre aux performances peut-être moins calamiteuses.
Philippe a lui l’excuse du débutant. Il découvre le gigantesque terrain pentu et ne transporte sans doute pas le bagage adéquat pour l’efficacité de l’engagement. Il a pourtant été préparé par son camarade Olivier, brillant concurrent de la partie précédente, mais rien n’y fait. Le mioche stagne au bas de la colline.
Et que dire de sa cousine Nathalie, elle aussi nouvelle venue, qui reprend tous les tics de sa vieille sœur Arlette, l’insubmersible n’ayant jamais atteint six pour cent de l’itinéraire choisi. Avec le temps, elle était parvenue à se rendre incontournable et attachante alors qu’elle n’avait qu’une obsession, si elle avait pu s’affranchir des règles du jeu : écharper ses concurrents et embrocher leur tête au bout d’une branche. Nathalie la hargneuse semble bien partie pour la même disposition d’esprit, mais saura-t-elle susciter la même affection condescendante des autres mômes ? Affection simulée bien sûr : dans ce genre de course toute sincérité est une faille que l’adversaire exploite pour mieux vous éliminer.
L’un des deux Nicolas n’a d’ailleurs pas bien assimilé ce principe premier. Il se veut le coureur au grand cœur souverainiste. Il chemine ainsi dans une autre sphère, oubliant la présence de ceux qui le poussent dans un trou. Pauvre Nicolas qui voudrait du loyal, du franc, là où ne règnent que stratégies, postures et coups bas. Qu’il s’échine à cultiver son importance somme toute particulaire. Il laisse ainsi le champ, et en l’espèce le mont libre aux autres.
C’est comme la fragile Éva qui vient de se prendre un monumental gadin à force d’embrasser chaque arbre qu’elle rencontre sans regarder où elle met les pieds. On lui a pourtant répété que Mère Nature n’a rien de la maman aux feuilles douces, mais qu’elle montre souvent un profil de marâtre aux épines blessantes et aux cavités casse-gueule. Rien n’y fait, elle s’éprend des végétaux et des minéraux qui peuplent le pourtour d’Alamo, oubliant son objectif : faire honneur à ceux qui ont cru en elle au détriment d’un autre Nicolas qui aurait eu bien plus de ressort pour une telle course. Éva l’évanescente risque de finir avec un score transparent.
Un qui a tout compris, c’est le teigneux Jean-Luc. Il pratique la volée de bois vert et le chemin de traverse avec une dextérité insoupçonnable jusqu’alors. Tout petit déjà, lorsqu’on lui demandait ce qu’il voulait devenir quand les poils auraient poussé, il déconcertait : « je veux être le premier sénateur révolutionnaire ! » Rien que ça ! L’irréalisme ne l’effraie pas, l’oxymore politique ne le rebute pas, du moment qu’il peut écraser quelques gros morceaux de glaise sur la tronche de ses ennemis désignés, et d’abord sur celle qui l’horripile, l’antimatière d’Éva, la solide Marine aux panards redoutables.
Elle y croit à son destin de gagnante, avec dans un coin de la tête l’exploit de son paternel qui avait remporté la première manche contre le favori d’alors, feu Lionel. Une partie épique restée dans toutes les mémoires du village qui a tremblé sur ses bases champignonnesques. La Marine s’acharne à reprendre le flambeau, même si ses amarres semblent partir un peu à vau-l’eau. Garçon manqué au Front très bas, malgré sa tignasse blonde, elle fustige à tout va pour ne pas finir candidate ratée. Voguer de la sorte en milieu terrestre pourrait la conduire à s’échouer dans une bassine abandonnée. Si elle maintenait l’érection électorale de son géniteur, la coalition des marmots perdants n’aurait de cesse de soutenir son concurrent et de lui faire goûter le premier récif venu. Pour que la Marine à voile, puis à vapeur, finisse à la rame avant la tasse finale.
Dans la famille des François, je demande celui à frisettes et à l’accent du terroir pyrénéen. Lui aussi se persuade de finir dans le duo de tête. Il sera bientôt le seul à y croire, mais ça n’a aucune importance lorsqu’on est convaincu de son destin au sommet. Qu’il se fasse doubler pas sa droite et par sa gauche ne l’inquiète même pas. Marine & Jean-Luc ? Des épiphénomènes, de la micro perturbation à négliger. Le François ne fonce pas, il prend bien soin de combler les trous qu’il croise pour assurer l’assise du trajet. Il veut un conte bien tenu pour une tortue victorieuse. Laissons-le rêver, alors que le François à lunettes bataille avec le Nicolas à talonnettes.
Les deux féroces font la course en tête, mais aucun ne touchera l’autre directement : ne surtout pas abandonner cette altitude pour reprendre le parcours à zéro. Cela n’empêche pas les coups et les vacheries pour faire choir l’autre. François connaît ses tares et sait de quelle gangue ankylosée il vient. Les critiques d’hier s’affichent comme ses soutiens du jour, mais il n’est pas dupe. Seule la victoire lui garantira l’ascendant sur ses troupes. Ses casseroles à lui tiennent à un passé de rondouillard bouffeur de fraises des bois et affublé d’une autorité de « capitaine de pédalo ». Un Chamallow rigolard, sympathique, mais sans aucune envergure pour se colleter aux faces accidentées du Fort Alamo. Suite à une révélation, il s’est transmué en athlète impitoyable, singeant parfois un peu trop son mentor, celui qui a tenu le drapeau quatorze années durant, toute une enfance en somme, le mythique Fanfan la Rose, modèle absolu d’engagement pour Sa cause. Alors il faut qu’il tienne le François, face aux assauts de l’autre, celui qui a remis son titre en jeu.
On ne le dirait pas en le voyant de loin, mais c’est bien le petit Nicolas qui les a tous doublés lors de la dernière finale. Mais ça, c’est bien du passé, et l’ambiance diffère radicalement aujourd’hui. Les boulets qu’il trimballe ne peuvent passer inaperçus. Personne ne lui a pardonné sa parade triomphante. Il a voulu grandir trop vite, oubliant que sa période de croissance était bel et bien terminée. Il doit composer avec ses restes, ce que ses soutiens désignent comme une solide expérience pour tenir le Fort, là où ses détracteurs ne perçoivent que des méfaits grossiers pour une vulgaire occupation.
La course se poursuit mais les précipitations amollissent le terrain et font du Fort un bourbier sans nom. La conquête du sommet pour se retrouver à la tête d’une terre sans fonds… Quand vont-ils enfin grandir et comprendre ?

Jeudi 29 mars
Il faudrait quoi… faire mine de n’avoir rien entendu ? Cultiver l’hypocrisie lachtouille ? Se leurrer sur l’état réel du pays ? A quoi serviraient les élections si les vérités dérangeantes ne pouvaient être soulignées ?
Alors oui, n’occultons plus cette complaisance provocante d’une partie de la population pour les Fofana, Merah et autres barbares… Ce jour, des stagiaires en formation brancardier trouvent des excuses à l’assassin d’enfants et lorsqu’on leur demande de taire cette apologie du crime, les salopards en appellent à… la liberté d’expression garantie en France. Les mêmes s’insurgent contre toute liberté de ton à l’endroit de leur religion et de leurs représentants. Liberté de s’exprimer quand ça les arrange… ces défécations humanoïdes.

Vendredi 6 avril
Un sas de déprime pour cette campagne…
A chaque reprise de la plume, l’inutilité de la démarche me submerge.

Samedi 21 avril, 18h06
Maintenant que j’ai lu et annoté leur feuille-programme, je fais quoi ? Choisir c’est se tromper, s’illusionner. S’abstenir c’est renoncer. Dix déclarations en feuille A3 pliée en deux, pas de rire, juste pour le conditionnement. Direction l’esprit poreux pouvant se laisser convaincre.
Exploser la baraque ou faire dans le raisonnable ? Le reste du monde nous attend au tournant. Il faudra assumer le choix de la majorité exprimée. Le vote est individuel et les analystes vont pourtant lui donner un sens collectif, comme si la masse électorale avait sa propre conscience, sans se limiter à n’être que l’addition d’individualités.
Arthaud le marteau tape, sans retenue : les « parasites » qu’il faut écraser dans leur « graisse » capitaliste à coup de talon ouvrier. Ca libère les bronches, comme l’inspiration de javel : espérons que cela reste au stade de l’intellectualisme bavard de révolutionnaires post soviétiques, sinon des goulags pourraient reprendre du service.
Le renoncement à cette voie vient d’elle-même, avec finalement un regard sévère sur la classe salariale : « les voix qui lui [Hollande] permettront d’accéder à la tête de l’Etat sont celles des salariés ». Aveu d’impuissance qui pourrait inciter à prendre les armes pour « se défendre eux-mêmes ». Des milices anticapitalistes à venir ? Le « drapeau de la révolution sociale » serait le symbole du renversement d’un pouvoir démocratiquement élu ? A le lire entre les lignes, on se demande si ce parti ne constitue pas une grave atteinte à l’ordre public.

Mardi 24 avril

Le 1er Mai sera son dernier
                                              
Un présentateur météo a récemment résumé le climat politique du temps présent : « le front menace » d’où, sans doute, ce printemps électoral pourri.
L’entre deux-tours  de passe-passe illusionne comme une folle entre-deux-guerres : de l’agitation, du faux débat, des invectives qui nourrissent la confrontation et laissent de côté les explosions économico-sociales à venir. Une parenthèse presque ludique avant les attaques sans concession, l’économie et ses impératifs, l’Europe plus incertaine que jamais et les calamités éludées.
Ces jours occultent la réalité lourde et complexe des problèmes à résoudre. L’électorat vient de placer en cinquième position le seul candidat qui rappelait depuis 2007 l’obligation cruciale de désendetter les finances publiques. Prime aux candidats-autruches qui se concentrent sur la stratégie politicienne, sur des polémiques dérisoires et sur les reports de voix à obtenir, laissant dans le brouillard la qualité intrinsèque d’un projet quinquennal et d’un dessein crédible. La France, ballottée d’un bouc émissaire l’autre, vogue bien loin des nécessités fondamentales.
Après l’inutile série du premier acte (halal, permis à points, etc.), le vote des étrangers et la qualité des travailleurs défilant le 1er Mai concentrent l’énergie de la parole des deux finalistes. Tout ça pour transformer la fête du travail en terrain de concurrence des chapelles politico-syndicales. Minable.
Un peu comme la paternité de cette date que les uns revendiquent comme ayant sa source dans l’Internationale communiste et que les autres rattachent sans l’avouer à la France de Vichy (une Saint-Philippe pour fêter et le travail et Pétain). Raté ! Il faut aller chez les Yankees, en 1886, pour dénicher les racines du combat pour un monde du travail amélioré. Avec la fusillade de Haymarket à Chicago contre ceux qui revendiquaient les huit heures (de travail, de sommeil et de loisir), les premiers martyrs ouvriers sont américains. La IIème Internationale sise à Paris pour le centenaire de la Révolution française ne fera que s’approprier une rébellion née aux États-Unis. Les neuf morts à Fourmies, le 1er Mai 1890, ne seront qu’un écho aux pendaisons des rebelles outre-Atlantique.
En attendant le 21 Juin 2012, la saison reste fraîche et les cieux couverts par des fronts persistants.

Samedi 28 avril
Petit séjour à Fontès jusqu’à la fête du travail synonyme de repos pour tous. Petit tour dans le village avec Aurélia, Jim et la ‘tite Nalya qui marche et gambade sans rechigner avec une joie de vivre l’instant. La voir passer aux mêmes endroits que parcourait naguère notre feue grand-mère émeut forcément. Sur la tombe de nos grands-parents une vieille plaque rappelant la disparition à neuf ans, le treize janvier 1865, d’une  Marie Bessière… Rappel d’un chagrin intense pour sa famille réunie ici en son temps.
Climat venteux et couvert sur l’Hérault. Le printemps pourri se confirme, et pas seulement pour des raisons électorales.

Les sommets s’ébrouent, les bas-fonds s’embrouillent et vogue la carcasse nationale. Les accroches s’éparpillent sans conviction. Bruissent les tics pathétiques, je crois en largeur, tête de proue mal fagotée, les commissures en espadrille. Conjonction des arêtes pour un son en résonance, je rythme mes sorties d’urgence. Au faîte du coin, le temps s’amollit, la gueule en aiguilles nous déconstruit. Chouette ! un chat qui a du chien déguste sa pitance tel un mets au soleil dardant. J’engouffre et j’expie. Troie sur la toile pas très nette, j’investis et les gueux jaspinent. Haut les peurs, vous avez du beurre ? Du saindoux peut-être, si j’évite ma crise.
Le cirque des prétendants au Palais s’achève, enfin ! Les aléas de la conquête simulée, espérée ou assumée a révélé chacun au fond crade de ses ambitions.

Dimanche 29 avril
Les titres de l’actualité de la campagne ne décollent pas. Après la sortie incongrue de DSK accusant le pouvoir en place, Sarkozy s’insurge et contre-attaque.
Ras des pâquerettes puantes cette campagne de second tour. Là où l’on attendait du fond crucial pour l’avenir du pays, la soupe habituelle de Big Media.

Jeudi 3 mai
Après six heures en deux jours de gardiennage d’une cohorte d’animaux-stagiaires brancardier (une petite dizaine de nuisibles dans le groupe) me voilà sur les berges du Rhône pour me purger l’esprit de ces crasses.
Deux projets à évoquer pour commencer le nettoyage : au mariage de Jim et Aurélia, l’interprétation avec Tyrassine (celle qui les a fait se rencontrer en juillet 2002) sur l’air de Manhattan-Kaboul de paroles écrites par mes soins en hommage à leur union.
En août, quelques jours en Andorre chez Shue et John s’ils me confirment ne pas aller en Asie.
S’attaquer, en douceur, au premier projet pour marquer le mariage de mon adoré frère dont je serai, avec Alex, le témoin.

De Paname à Rambouillet
(Sur l’air de « Manhattan – Kaboul », 2002)
       
Impétueux musicien, sans concession pour les airs au rabais,
Jim cultiv’ l’absolu non négocié :
Tout près sa gratte, un jazz techno bien rythmé.

Étudiante diaphane, pour qui le droit est sans mystère,
Aurélia brave tous les imbus qui crânent ;
Dans son réduit elle surmont’ tout’ les galères.

Deux dans Paname, à quelques lieues plus pour longtemps.
Belle unité : ils y aspirent pour l’instant.
S’énamourer, sans crécelle, pour l’évidence qui scelle.

Des notes et des répètes, pour ne pas trop perdre la tête.
Les décrets ont fondu comme des mirages
Dès que la mélodie s’est fait’ hommage.

Deux beautés d’âme, vers Port-Royal, c’est enivrant,
Belle unité, loin des abîmes, l’exaltant,
Très amoureux, sans crécelle : une évidence qui scelle.

Beau jour, celui du partage d’un destin,
Deux pour doubler les projets divins,
Myth’ inept’ d’un quotidien lassant :
Aimer c’est se réjouir de chaqu’ moment.

Oui, cette union sincère
Murit son choix d’une nouvell’ ère :
Un nid ouaté pour une bell’ Nalya
Joyeusement couvée, elle reste là.

Les doudous, les bib’rons,
Les premiers pas pour l’émotion,
Les larmes, les câlins, les soucis, les mictions
Transcendés par cett’ allianc’ qui tourne rond.

Trois belles âmes, à Rambouillet pour très longtemps,
Deux mariés, une Nalya, tous confirmant
Une volonté qui excelle, ce doux foyer étincelle.

Trois belles âmes, à Rambouillet pour très longtemps,
Deux mariés, une Nalya, tous confirmant
Une volonté qui excelle, ce doux foyer étincelle.

Jeudi 10 mai
Après ces mois de campagne, je ressens comme un trop-plein. Se dispenser de suivre celle des législatives reposerait l’esprit échauffé, pourtant l’addiction persiste.
Une France gouvernable, voilà l’enjeu. Un luxe que la Grèce en pièces n’a plus. Les partis partisans d’une solution dans la zone euro n’ont plus voix au chapitre et ceux des extrêmes qui ont ramassé la mise ne peuvent s’entendre entre eux. Pour le rejet, tout fonctionne, mais rien de constructif ne peut en sortir. Surendettement d’une nation aux abois avec une administration incapable de récupérer l’argent chez les catégories sociales largement profiteuses (professions libérales, armateurs, Eglise orthodoxe…)
A force d’attendre, c’est toute la zone euro qui risque la gangrène. Que tenter ?
Déjà, une question simple : comment un membre de l’UE peut laisser entrer dans son parlement des néonazis ? Ce type de mouvement ne devrait-il pas être immédiatement interdit avec impossibilité de présenter des candidats. A côté, notre extrême droite version Marine fait presque mollassonne.

Vendredi 11 mai
Une parenthèse estivale avant l’effondrement du mercure.
D’Angelo insuffle la bonne mesure en élancements ternaires. Alanis Morissette pulse son vocal jusqu’à l’étourdissante fusion instrument-voix. David Gray ajoute cette gravité en tension qui décuple l’alarmisme.
Après l’aspiration des rayons, je calme les braises au River Boat via un Monaco. Apaiser les tourments du temps, et ils pullulent.
L’autre rive plonge déjà dans l’ombre. Repartir à l’assaut avec Lost de Coldplay. Plus d’enchères, peines assumées, les peuples se perdent. Le groupe Garbage prend le relai, la voix claire, l’intention retenue.
Des haines s’entretiennent en moi contre les animaux à l’occiput rasé qui n’ont pour seule obsession que ce qui leur serait dû sans attendre. Une formation à choper uniquement pour les quelques ronds à toucher sans rien foutre mais en imposant leur présence incommodante. Les esprits contaminés par l’anti occidentalisme se généralisent dans certaines catégories de la population.
Ainsi, lors d’un entretien anodin avec une candidate pour la formation ASH, celle-ci m’éclaire sur un fait d’actualité choisi : la mort de Merah et la polémique associée. Dans un filet de voix rapide elle confie sa certitude d’une mort suspecte, orchestrée, illégitime. Un coup monté en somme. Oubliés les faits d’assassinats d’enfants à bout touchant. Tout semble de fait pardonné au regard des zones d’ombre supposées de ce qu’elle perçoit comme une inadmissible exécution… Et c’est une bonne part de cette France désintégrée qui pense comme elle.
La même démarche intellectuelle à l’extrême droite engendrerait de bruyantes dénonciations tous azimuts. Là, la gangrène des esprits se fait dans la complaisance ou l’ignorance des lâches qui ne veulent surtout pas braquer les projecteurs vers ces zones glauques de l’intégrisme rampant.
Chez cette candidate, le message est passé en cinq secondes, sans virulence. Chez les animaux précités, cela s’accompagne d’une parade panurgique à dégueuler. Impression de me salir rien qu’à les évoquer. Le Merah crevé en était la caricature.

Dimanche 13 mai
  
Ruine de la Grèce en kit
                                              
Ah ! ces berges reposantes pour laisser de côté les sujets obsessionnels des derniers mois politiques. L’astre au zénith, quelques épidermes de belle courbure qui dorent, les scintillements du fleuve : la sérénité me gagne. Pourtant, le chaos grec n’est pas si loin.
Des cales pour y crever en vaines révoltes. Chacun râle avec son bulletin incendiaire pour urnes inflammables. Europe écartelée : des membres contraints à la dénudation morbide. Ne subsistent que d’hideuses extrémités : l’une avide de liquide sans solide projet qui rassure les prêteurs ; l’autre dressée pour l’archaïque tyrannie brune. Du néo dur à stériliser dans l’œuf. Le molosse s’accroît et la raison trépasse.
Les courants rhodaniens animent ce fleuve, mais ne peuvent emporter les folies du temps. Que se fracassent tous les plans au gré des consultations électorales. Les Grecs veulent une démocratie de pleine application alors que la souveraineté réelle du pays a disparu. Exigences inconciliables.
Faut-il prendre au mot ceux qui repoussent les accords, solder les comptes et stopper les aides ou s’acharner à soutenir quitte à risquer une plus lourde chute ? L’ébullition  irrigue ces contrées en peine de solution assimilable. Planche de salut ou billot terminal : le choix se fait à l’aveugle, guidé par les éclats des braillards.
Après l’aspiration des rayons, je calme les braises au River Boat via un Monaco. L’autre rive plonge déjà dans l’ombre. Les difficultés pour le législatif d’accoucher d’un gouvernement rappellent l’époque d’une République souffreteuse dans l’hexagone. Au tour de la nation antique ruinée de s’y épuiser. Le seul mouvement laissé à l’écart des conciliabules, c’est la Daube foirée du nazisme hellénique. On trouvera toujours un exégète pour minorer la responsabilité de son électorat, mais cela n’expliquera pas ce qui a permis à un tel mouvement de présenter à des élections nationales des crapules grossièrement gammées.
A trop compter sur la sagesse des peuples pour réagir à la tourmente économique, l’Europe des petits pas va se prendre de douloureux coups de boutoir dans ses fondements.

Vendredi 18 mai
Hollande est investi, Ayrault nommé et déjà deux incongruités dans le gouvernement concocté. Le quai d’Orsay à Fabius : après avoir été le plus jeune Premier ministre de la Cinquième République, il devient le plus étrange, pour ne pas dire bizarre, chef d’orchestre des affaires étrangères. Pour mémoire, il y a sept ans, par pur opportunisme politique, il ralliait le camp hétéroclite du Non à la Constitutions européenne aux côtés du père Le Pen, de Philippe de Villiers, de l’infatigable Arlette Laguiller… L’inconséquence des électeurs qui ont voté majoritairement Non c’est de n’avoir confié à aucun de ces porteurs du refus, minoritaires en les prenant séparément, les responsabilités politiques pour tenter de faire changer les vingt-six autres membres. Sans doute auraient-ils voulu qu’un défenseur de la feue constitution se renie une fois élu. Et puis quoi encore… Le rejet sans avoir les moyens d’imposer son projet, c’est du nihilisme politique. Je le répète : la faute originelle à cette Europe désormais claudicante, avant l’écroulement fatal, c’est le point d’arrêt à la construction en 2005. Tous ceux qui ont voté « Non » par mouvement d’humeur ont gâché ce modèle fragile.
Autre curiosité, à l’appellation surannée d’un journal du Zérorama, le sieur Montebourg au « Redressement productif ». On dirait le programme d’un célibataire cacochyme nouvellement converti au Viagra et ayant la visée d’une famille nombreuse. Le grand défenseur de l’obscure démondialisation va donc, tel un condottière politique, entreprendre l’érection industrielle par une mise en retrait du pays du fonctionnement du commerce mondial. Chapeau… à mâcher pour sûr !
Un tel début promet quelques crises de rire pour un bien triste effondrement du pays.

Vendredi 25 mai

Des divergences sur La Confluence
       
Destination : l’extrémité des terres lyonnaises pour une Confluence contrastée. J’embarque depuis les berges du Vieux Lyon pour me retrouver au cœur du XXIème urbain.
A gauche toute, vers cette suite tirée au cordeau de bâtisses hétéroclites. Vise cette cacophonie des formes et des couleurs : du bleu criard, du marron suspect, la désarticulation comme signature, la disharmonie comique à l’arrivée. Tiens, le plus foncé, de trois quarts, on dirait un Wall-e géant qu’on aurait enchaîné loin de sa dulcinée : il est vraiment marron, là, le petit robot sensible. Par temps sinistre, le rictus de cet ensemble aux arêtes désordonnées pourrait effrayer ses hôtes, non ?
Frileux ! Enfin de l’architecture polysémique qui assume la diversité des apparences. Ces volumes à vivre affûtent le regard par une variété dans un alignement sans fausse note. Des teintes qui accrochent, des figures géométriques qui favorisent la singularité des espaces : une rupture salutaire avec l’urbanisme plan-plan.
Admettons la hardiesse. Poussons jusqu’aux intérieurs du quartier. Je tombe sur ça : des façades aux textures rebutantes qui se font face sans respiration possible. Des artères à l’étroitesse révélatrice, le choix oppresse : une concentration sans densité créative. La promiscuité parée de verres ou de matières réfléchissantes, l’avancée est pour le moins limitée et finira par asphyxier les occupants.
Foutaise ! J’oublie l’autre facette des immeubles qui s’ouvrent sur l’espace sans vis-à-vis, une complémentarité engageante en somme. Cette intimité monumentale n’encombre pas, mais incite aux croisements furtifs. Quelques rapprochements pour une Confluence achevée, quoi de heurtant ?
Sublimer à tout prix, le Lyonnais s’affirme presque chauvin… Allons plus loin. Comble de la frime auto proclamée avant-gardiste : un extérieur béton brut avec ouvertures affublées de bois plus ou moins massif. Du déjà-vu, mais pour des motifs bassement économiques : on ne peindra pas les murs de notre nouvelle demeure, j’ai explosé mon budget !  C’est aussi la tendance de la plupart des parkings, nul besoin d’un copiage en plein air.
Pff ! Brisons le petit bout mesquin de la lorgnette. L’initiative de réunir le gris mat des murs et la clarté d’interstices parés d’une matière naturelle, là est le charme. N’oublions pas le jardin intérieur et ses boulots en croissance : l’espoir malgré la crise pour notre époque évasive. Fracassons le convenu !
C’en est trop pour mon cortex. Je vais m’abreuver au point d’eau le plus proche : une étendue glauque qui se voudrait sauvage. Au détour d’une rue, l’effet est immédiat : l’immeuble se désarticule. Tellement sûr de son art que l’archi constructeur impose ce bloc qui intrigue, amuse, désappointe, attriste puis révulse. Juste du cynisme qui se fout des habitants. Lorsque l’art chie, l’esthétisme trépasse.
Nenni ! Osons renouveler les codes : l’inattendu décalage invite à lever la tête et s’inscrit dans un ensemble inventif. Un écart avec les règles et la vie s’épice.
Vraiment ? Je me leurre… Passons le petit pont du port calme, presque dormitif, pour se rapprocher du centre commercial ouvert à tous les vents où se cumulent les mêmes enseignes qu’ailleurs. Temple des achats, comme au bon vieux temps du Vingtième. Rien de nouveau sous la bâtisse.
Peut-être, mais la coque aérienne du complexe dégourdit le regard qui s’élance vers les lignes de fuite. Les allées préservées de la foultitude ne contraignent pas à l’acquisition compulsive de biens, elles s’offrent aussi pour le vagabondage serein. Ça rime, un signe d’harmonie, non ?
Ouaip ! Sans doute comme cette enfilade : un gouda façon gruyère ayant reçu un coup de poing gargantuesque et la Sucrière qui saupoudre les lieux de ses vieilleries. Du trompe-l’esprit au nom d’une tambouille d’intentions fumeuses. Lorsque l’interprétation s’impose pour sauver des apparences rejetées, c’est que l’essence artistique a viré au gazole. Vous aurez beau inspirer ses vapeurs avec toute l’exégèse possible, ça restera du carburant qui pue.
Quel scrogneugneu ! L’orange est un cube dentelé avec, en un coin, l’appel d’air salvateur. Oui, ce bâtiment existe, vit même sous nos yeux. Laissons les grincheux se dessécher et goûtons ce fruit juteux aux saveurs soulignées par une Sucrière préservée, témoignage d’une folle époque, d’une activité pesante : de l’authentique pour accueillir les créateurs en quête sincère.
Assez ! J’ai l’esprit en friche, je dois me poser : les Docks 40 feront l’affaire. Une fraîche boisson à quelques mètres de l’affluent qui galope dans son lit : les véhicules de l’autre rive semblent remonter le courant en trombe. Rouille et vert-de-gris surplombent la verte pelouse synthétique : planer entre deux consistances pour tutoyer la synthèse. L’ivresse réversible de la découverte, des ressentis en chantier, des paradoxes qui submergent : que les eaux de la Saône et du Rhône se rencontrent, se mélangent et s’écoulent jusqu’au delta, miroir méditerranéen de notre Confluence, avant l’épanouissement maritime.

Mercredi 30 mai
Depuis le familier River Boat des berges du Rhône. Le passage à Confluence n’entamera pas ma fréquentation des lieux de prédilection.
Premier Vingt Heures du rose Président. Une discrète décontraction et le culte de la simplicité. Le tapis d’œufs frais sur lequel il doit exécuter sa danse présidentielle n’autorise aucun faux pas. Le sas transitoire en attendant les législatives favorise l’attentisme. Attendons un peu alors, avant la ruée critique.
L’univers du plat pays n’a plus aucun écho pour moi. Mort et enterré tout ce petit monde qui fut l’épicentre de mon existence et de mes choix pendant une trentaine d’années. Mon texte « Tribune libre pour Heïm en liberté » consacre tardivement cette rupture consommée avec l’exil lyonnais volontaire.
Dernière manifestation d’un des ex membres de cette factice mesnie, Alice qui laisse une remarque encore pleine de hargne sous un de mes commentaires via un article de presse numérique. Rien à attendre de ces gens. Les décennies s’écouleront et ce ne sera un jour qu’une vague impression. Je finirai même par me demander si cette tranche de vie a réellement existé.
Comme les empreintes sont illusoires. La ronde des attaches pour croire à la pérennité amicale : je revoie Shue quelques jours en août prochain alors que des Aline L. ou des Marie-Pierre C. ont disparu du suivi sporadique. Les aléas du maintien ou de l’abandon du contact… Perte ou profit, sans plus. Ne pas s’affecter des effacements.

Samedi 2 juin
‘Tite pensée pour ma BB en ce jour qui la fête chez les saints. Encore au labeur, elle trouvera en rentrant cinq roses rouges dans un vase effilé et au frigo un paquet de macarons. Je serai moi avec Anna chez Dina pour une joyeuse soirée.
Jeudi, en revenant de la Confluence en vélo avec ma BB, dans la rue Victor Hugo, j’aperçois deux jeunes occiputs rasés, l’un assis dans le panier, l’autre tentant de maîtriser la direction du vélo’v. A ma hauteur, je suis contraint de les éviter, alors que le connard au guidon aboie des « casse-toi ! » primaires. Je lui réponds aussi basiquement mais je doute qu’il ait entendu. Voilà longtemps que j’abhorre ces empafés paradeurs, merdeuses frappes qu’une barbarie potentielle inclinerait à dépecer vif. Une haine et un dégoût physique m’envahissent à leur seule présence, même lointaine. Ces raclures peuplent nos sessions d’aspirants brancardiers. A vomir et à piétiner.
Ces pages doivent aussi permettre les défécations excessives.
S’il avait dû suivre à la lettre la formule de Boileau « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement », qu’aurait donc pu écrire un Céline ? Cet adage ne peut s’appliquer dès qu’une démarche esthétique conduit l’écriture. Le culte de la simplicité expressive colle bien à l’immédiateté de notre temps. L’art se doit, au contraire, d’explorer sans suivre le tintamarre dominant.
Depuis un coin frais du Parc, une trouée dans la verdure laisse apparaître la pointe du Crayon, un pan dans l’ombre, l’autre éclatante. Sérénité face à cette alliance familière : les cimes de la Tête d’Or et la tour lyonnaise.

Mercredi 13 juin, 23h04
Tout se culbute sur cette Toile et le non-sens donne le plus souvent la direction à la masse anonyme pourtant si individualisée dans ses gueulantes sur le réseau.
J’ai tenté l’expérience du commentaire gore et racoleur avec lien vers mon blog principal pour multiplier par dix les visites journalières. Je fais la synthèse du texte consacré à la vidéo du massacre de ce pervers à la gueule pour magazine glacé :
« Inhumanité à gerber, littéralement. Ne surtout pas se vautrer à visionner ce que le barbare angélique a livré à la fange publique. L’enchaînement de ses actions suffit à révulser la conscience minimale : attacher, poignarder, égorger, démembrer, se caresser, tronçonner, sodomiser, couper, déguster, se masturber. Ça ne vous suffit pas ? Cliquez sur le « ôte-toi de mes ténèbres, tu m’indiffères ! » pour le compte rendu exhaustif. »
Un lien bien placé vers un écrit déjanté d’il y a quelques années, lui-même renvoyant vers le blog de celui qui veut dissuader tous ceux qui seraient tentés, comme lui avant cette confession minimaliste, d’aller visionner les ignominies du salopard criminel.

Le contenu médiatique des élections se concentre sur l’accessoire, voire le dérisoire : les sujets essentiels ne peuvent-ils être ingurgités par les citoyens anxieux ? Comme les années folles leurraient sur la teneur véritable des enjeux, nous passons notre temps compté à éluder les réalités arides de notre situation. Un tweet et puis s’emballe Big Media. Plus de mille sept cents articles là où les menaces d’effondrement européen n’en cumulent que quelques dizaines. Jaugez les centres d’intérêt d’une population et vous aurez en creux les véritables sujets à traiter.

Jeudi 14 juin, 23h37
Jour de consensus de la classe politique autour des quatre cercueils de soldats morts pour la France via l’Afghanistan. Et dire qu’avant le Onze Septembre ce pays était difficilement identifiable pour le quidam.
Pour relativiser le drame national du jour, et seulement du jour, un historien des guerres rappelle la France a perdu trente mille hommes lors des « événements » d’Algérie. En un demi-siècle, la mort de militaires professionnels est devenue insupportable pour la nation et ses dirigeants : 87 militaires tués en dix ans de conflit, n’y a-t-il pas eu autant de pompiers décédés en opérations civiles sur le sol national ? Mise en perspective quand tu nous éclaires…
La plupart des observateurs ont salué la teneur gaullienne du discours de Hollande qui, face à l’armée, s’érigerait chef d’Etat bien plus vite que Sarkozy à ses débuts. Tiens, Sarkozy… présent, avec VGE, aux cérémonies comme le veut la fameuse « tradition républicaine » : les sujets consacrés à cet événement ont dû le montrer moins de dix secondes. Incroyable indifférence médiatique. Absence de Chirac dont on peut supposer l’état cérébral dégradé qui ne lui laisse plus la possibilité d’apparaître en public. Triste crépuscule pour ce modèle d’engagement politique et de vitalité à toute épreuve…

Vendredi 15 juin

Les méprisables  

J’attendais un peu plus de ces législatives que la simple caisse d’enregistrement d’une victoire présidentielle avec quelques frénésies médiatiques autour d’insignifiances.
L’Europe menace d’imploser avec des conséquences inimaginables pour chacun de nous, la France continue de croire à ses marges de manœuvres, les enjeux internationaux se font plus prégnants que jamais et nous voilà bercés par des luttes de basse-cour !
Allons, était-ce vraiment utile pour affronter les défis qui s’annoncent de s’attarder sur les hystéries populistes des extrêmes ? N’a-t-on rien retenu des faillites idéologiques du vingtième siècle ? Plus la crise est profonde, moins l’électeur ne voit loin. La myopie électorale se développe au rythme des déconvenues. En l’espèce, il a bien fallu des décennies de dépenses hémorragiques pour que nos comptes publics n’aient plus que des abysses à offrir. Le vertige des profondeurs se justifie.
Au lieu de cette lucidité raisonnée les gueulards au front bas s’écharpent. N’oublions pas leur association destructrice en 2005. Le souffle coupé, l’UE n’est reparti vers rien et tente, vaille que vaille, de gérer les urgences qui se bousculent. La Grèce posera peut-être dimanche la première pierre de l’effondrement européen. Le processus de désagrégation engagé, ce n’est pas la perdition de nos finances qui pourra l’arrêter.
Premier round aux accroches épidermiques, à l’utilité néante, hormis peut-être d’avoir rabougri le matamore Mélenchon à la mèche d’un coup moins flamboyante au rictus décomposé.

Samedi 16 juin
Depuis un cocon feuillu du Parc Tête d’Or, une douzaine d’arbres plus que cinquantenaire.
Pour le second tour des législatives, nous aurions pu espérer un peu plus d’altitude avec la mise hors-jeu des candidats farfelus. C’était sans compter la médiocrité des sélectionnés qui allaient passionner Big Media.
Une arrière-cuisine électorale qui dope sa piteuse pitance programmatique en l’assaisonnant d’épices indigestes. Plus rien de l’envergure nationale qui devrait, même par éclipses, animer les prétendants à une place au Palais Bourbon. Des temps de disette, y compris pour l’épaisseur humaine des candidats.
Comme une parenthèse quasi mystique. Douceur sonore qui subjugue par l’alliance d’une détermination et d’axes vivifiants. L’onde imprègne, beauté d’être sans vague à l’âme, hardiesse de ne se soumettre à rien. Mon cocon venté me rapporte quelques bribes de paroles enchanteresses. Comme une découverte d’un début d’ère…
Changement de lieu, à presque seize heures, pour aspirer les rayons et croquer l’ébauche du croisement, du frôlement d’existences fournies. Confiez-moi vos aspirations pour mon souffle vital. Tracez-moi ce parcours jusqu’à vos contrées lumineuses, que je m’initie à votre singulière musique, à vos cordes délicates, tout un univers à gravir pour une franche oxygénation. Je me livre avec l’émotion de la rareté perçue. A ce fond qui illumine, à cette forme inconnue. La symbiose à cultiver, la complicité toute en pastels improvisés. Je vous ébauche ce paysage ensoleillé pour gambader à vos côtés. Une mélodie de l’esprit qui submerge le cœur et fait virevolter les cimes. Vous voilà, comme une évidence.

Dimanche 17 juin


    Bourdon pour un palais   

Devoir civique rempli, une enveloppe vide, comme la contrainte au néant. La médiatisation de quelques méprisables a conforté ce retrait exprimé.
Conscience… de ses intérêts localisés ; respect… d’impératifs personnels ; grandeur… des appétits électoraux. Rien de nouveau autour des urnes, mais la voracité de Big Média n’en a pas laissé une miette, multipliant ses Unes sur tout ce qu’un traitement raisonné aurait relégué à l’arrière plan d’un fond de cuisine électorale.
L’Europe se disloque et l’on nous a bassinés avec les bastons de populistes qui braillent pour mieux nous assourdir. Les comptes publics n’ont plus rien de merveilleux à raconter, alors on nous a excités à coups de signes exhibés pour la première trame de France hollandaise. Qu’importe ! L’anesthésie du pays a perduré non point pour une opération salvatrice, mais pour laisser croire à une atténuation des maux.
Le tourbillon des boucs émissaires s’accélérera dès que les vraies urgences seront revenues en tête de hiérarchie. Chacun occultera sa part de responsabilité par la virulence contre ceux désignés comme les grands fauteurs du chaos. On peut bien s’ébattre par ces journées printanières, les leurres n’empêcheront rien. Au premier chef, cette tromperie électorale normalement destinée à choisir des représentants de la nation et qui va envoyer au palais Bourbon quelques boutiquiers sans envergure pour les tempêtes annoncées.
Un redressement dispensé de sacrifices ? Qui ose encore croire aux vertus d’un Grand Soir confiscatoire ou d’un Ordre frelaté se mimant tout nouveau sous des cieux encombrés ? Mais l’entre-deux ne mobilise plus faute d’engagement détaché des obsessions de conquête ou de sauvetage d’un mandat. Bêtes pas saines, certains de ces animaux politiques. A trop courir au-devant ou derrière des électeurs infidèles et versatiles, des candidats en ont oublié le poids des exigences. Le temps des autruches revendicatives ne peut plus subsister, à moins de perdre la tête arrachée par la pression alentour.
Voyons si la session extraordinaire à venir saura pondre quelques lois à la hauteur des crises culminantes.

Dimanche 8 juillet
Routes de France pour rejoindre les alentours de Nantes. Un ressenti profond pour l’esthétisme de ce pays qui n’occulte pourtant pas la chance européenne à cultiver. Un peu de fédéralisme bien placé et nous nous propulsons première puissance économique mondiale : quel poids autrement plus crédible pour combattre nos difficultés.
Une courbe douce pour rejoindre la région nantaise depuis Lyon par un dimanche calme suffit à combler mon enclin pour ce pays.

Lundi 9 juillet

En lieux et places de ma France…
       
Dimanche, une partie du voyage de Lyon à la région nantaise se déroule sur la mythique Nationale 7 administrativement reléguée au rang de départementale, mais qu’une plaque Michelin, oubliée sur une maisonnée, ressuscite.
Tes courbes enchanteresses m’inspirent, tes senteurs alentour comblent mes gourmandises olfactives, le calme apparent de tes bourgades apaise mes poussées misanthropiques, comme une caresse bénéfique, ma France, lorsque je te traverse. Ce temps précieux passé à m’émerveiller de tes contrées m’a enrichi comme aucune autre fréquentation.
Août 1992, premier vrai voyage en duo amoureux dans la région d’une ville natale jamais habitée : ses châteaux irisent les terres d’un passé tourmenté mais glorieux. S’imprégner des puissances locales pour fortifier sa trajectoire, comme une initiation aux ambivalences de l’existence. La sombre année suivante trouve son ancrage symbolique lors d’un passage furtif au Grand Hôtel de Cabourg au moment même où Bérégovoy met fin à sa vie, trop tard pour lui un changement de trajectoire, moi je le pouvais encore, à 24 ans, mais avant il fallait assumer. Un coin de France, refuge éphémère, avant le chaos supporté depuis Big Lutèce.
Cette capitale, siège de mes études sorbonnardes et de mon Purgatoire, je la quitte en 1998 sans regret pour la bien dimensionnée Lugdunum, et je la retrouve comme touriste avec ma belle, notamment en juin 2003 pour une joyeuse tournée des cimetières de nos célébrités, façon d’enterrer ce pan parisien.
De l’estival pour s’affranchir des pesanteurs quotidiennes, de la détente, du vacancier pur jus, je les vis sur l’île de Ré en juillet 1996, invité par la romancière Chapsal : transparence de l’air, espace des bords d’océan qu’on rejoint en flânant sur deux roues discrètes. J’intensifierai le dépaysement en août 2003 dans cette Corse française, convié par mon Pôpa à découvrir ses beautés et ses incendies, dont un juste au-dessus de notre gîte. Le bonheur n’était pas très loin, mais s’incarnera en Gers et en Auch pour une tournée gourmande avec ma dulcinée à l’été 2008 : sens comblés sans surcharge humaine.
Passage adoré pour une parcelle de chaque saison chaude, Fontès, village languedocien et lieu d’ancrage de la branche maternelle. Combien se concentrent en mémoire les milliers d’instants partagés : du terreau d’existence pour se régénérer.
Ces lieux et places de ma France, sans compter les nombreux autres privés ici d’évocation, entretiennent un lien patriotique, magnifie l’enracinement, mais n’entravent nullement ma profonde aspiration européenne en cette période de choix crucial : le retour aux souverainetés purement nationales, ballottées par les contraintes extérieures, ou le saut vers un fédéralisme européen respectueux des singularités de chacun pour une entité politique première puissance économique mondiale. L’attachement à l’hexagone devrait inciter à parachever le processus d’intégration : éviter que ce pays s’illusionne, se dévitalise et loupe une seconde fois la marche vers plus d’Europe. Qu’enfin le fédéralisme soit perçu comme un fortifiant de chaque membre et non comme une dilution.
Que pèsera-t-on chacun, avec son petit poids national, face aux mastodontes émergés en quête de leur propre puissance ? Pour que tous ces lieux et places chéris conservent leur charme, leur intégrité, leur pérennité : l’Union européenne, non point la trop technique de l’après 2005, mais une fusion politique enfin à la hauteur des enjeux. Au bord du gouffre, les politiques ont su jusqu’à présent – mais jusqu’à quand ? – trouver les voies étroites de compromis provisoires. Il faudrait que les peuples d’Europe, eux aussi, démontrent leur maturité digne d’un vingt-et-unième siècle qui pourrait être européen au lieu de n’être qu’asiatique et américain. Pour que vive la France, vive l’Europe !

Mardi 17 juillet
Après une bonne semaine au Cellier, arrivée en Ariège à Peyrat chez Béatrice et Fabrice. De la grisaille persistante au grand bleu, l’été commence enfin pour nous. Visite de Foix et de son château suivie d’une promenade en forêt d’altitude : programme de demain avant de rejoindre Fontès le lendemain.
Difficile d’appréhender le décollage des fréquentations de mon blog suite aux commentaires laissés sous des titres de presse. Hier, mes quelques lignes sur le repérage d’un nazi de 97 ans ont engendré plus de cinq cents visites dans la journée.
Echange avec Jim sur les interprétations musicales lors du mariage : Nat King Cole, Armstrong, Brassens pour ma voix et sa guitare, Eddy et Un coin qui me rappelle avec une bande son pour moi seul. Il ne se doute évidemment pas que se greffera en plus De Paname à Rambouillet en duo avec maman.

Jeudi 19 juillet
Très agréable court séjour chez ma tante Béatrice. Temps radieux pour notre visite de Foix et de son château. A Peyrat, leur maison avec jardin fleure bon la fin de vie sans temps mort. Le calme du village ariégeois fait oublier les années d’activité stressante. Le temps de vie file toujours aussi vite, mais avec une douceur de l’instant comme un baume compensateur, tant que maladie grave, détérioration physique et/ou intellectuelle ne viennent pas s’inviter dans ce cocon.
Départ ce matin pour retrouver une maman à nouveau célibataire, même si une histoire semblerait dans les tuyaux. Troisième partie d’existence bien agitée qui doit la divertir de l’inéluctable fin.

Je ne me suis pas coupé de l’actualité avec mon commentaire quotidien d’un thème choisi que je publie sur les sites de presse y ayant consacré un article (je suis répertorié sur plus de trois cents) avec un lien renvoyant vers LDLP. Ainsi, la fréquentation du blog se perpétue, m’apportant de nouveaux lecteurs et détracteurs. Avec bientôt 90 000 visites (sans doute avant la fin de l’année), je peux espérer en fidéliser quelques centaines… bien dérisoire, mais qui justifie ma fidélité à ce journal-source.
Parmi les fait ayant aiguisé mes touches (puisque le commentaire journalier est tapé directement dans passer par cette plume et ces pages), le comportement lamentable de députés UMP contre la tenue estivale de Cécile Duflot au Palais Bourbon. Sous mon commentaire virulent, un anonyme me fait remarquer que certains députés socialistes ont fait aussi mal voire pire. Et alors ? Cela me prive-t-il de la capacité à critiquer ces braillements machistes ? Mes charges contre la gauche n’ont pas manqué dès que des dérives s’étalaient. Piètre image de la représentation nationale en temps de crise qui impliquerait qu’on identifiât clairement les fautifs pour les dénoncer et les humilier sur leurs défauts physiques et vestimentaires. Du gras qui ose se prétendre investi d’une légitimité politique. Pignoufs gesticulatoires à conchier sans réserve.

Vers 16h, depuis le barrage des Olivettes. Sur la route de Peyrat à Fontès, eu Jim au téléphone pour quelques derniers points pour le mariage. J’apprends à cette occasion que, suite à plusieurs désistements, nous ne serons qu’un peu plus d’une vingtaine d’adultes. Parmi les défections, la fameuse Tyrassine déjà évoquée en mal dans ces pages suite à son attitude pour le projet d’interprétation De Paname à Rambouillet. Jim m’indique son absence pour l’union alors qu’elle devait être l’un des deux témoins de Laetitia. Infect nuisible qui a salopé la soirée d’enterrement de vie de jeune fille de la future mariée et a multiplié les salauderies jusqu’à ce renoncement. Bon débarras ! Qu’elle croupisse dans son tout petit univers jusqu’à ce que la fin l’emporte au néant, pour ne pas changer.

Dimanche 22 juillet
Depuis la plage de Marseillan, pas encore dix heures : étendue quasi vide, avec ma BB sur un transat loué face à la Méditerranée qui scintille sous l’astre de moins en moins voilé.
Depuis le début du séjour, le nouveau compagnon de maman est présent au quotidien. Une personnalité opposée à celle de Denis, et pourtant je ne m’acclimate pas. L’euphorie des premiers temps, qui me rappelle celle de l’histoire précédente, me semble un peu sur jouée.

Mardi 24 juillet

[Réponse à un détracteur sous Note salée pour commande sucrée.]

Monsieur Masetti, puisque vous daignez enfin signer vos attaques, je vais vous répondre point par point.
Sur ce qui a déclenché vos foudres, à savoir ma focalisation sur le physique du dirigeant de MegaUpload. Ce personnage s’est volontairement mis en scène sur des clichés mondialement diffusés pour souligner sa puissance financière. Physiquement il est gras, incontestablement. Pourquoi ce qu’on tolère, voire ce qu’on recherche, chez les caricaturistes, de Dubout à Plantu, le dénoncerait-on pour un écrit pamphlétaire ? Vous allez même plus loin, dans un raccourci nauséabond, en me soupçonnant d’antisémitisme : et vous voudriez que je sois aimable ! Après votre enfilade d’insultes sous anonymat (il ne coûte rien de laisser son nom à la fin du message, même si on n’a pas pu s’enregistrer), mon unique mot doux m’a semblé presque timide. Votre critique se cantonne donc à ma gourmande caricature de ce délinquant international : plutôt limité, mais le cerveau c’est vous, du haut de votre « particulaire jugement » ; vous permettez, je me cite !
Vous avez Larousse, j’y ajoute le Grand Robert et l’insatiable Littré qui trônent dans ma bibliothèque. Point besoin que vous singiez le professeur La Férule avec moi, la langue française me passionne depuis quelques décennies. Etre précis ne doit pas atrophier les hardiesses : un sens figuré avancé, une figure de style tentée. Si mon expression ne vous sied pas, j’en suis désolé. Son sens ? Un jugement qui se veut tellement définitif qu’on le croirait constitutif de tout, telle une particule, mais qui n’en a que la dimension microscopique. Voilà pour l’exégèse puisqu’il faut vous mettre le point sur votre i. Le mien en a deux, s’il vous plaît, et sans particule !
Sur vos critiques stylistiques lapidaires : qu’y répondre ? Elles ne sont qu’expectorées sans l’ombre d’une démonstration ou d’un raisonnement. C’est votre avis, soit. J’ai des foultitudes de témoignages enthousiastes sur mes écrits. Alors on fait quoi ?
Pour votre gouverne, la poésie qui vous débecte tant a été rédigée entre 15 et 17 ans et publiée (à compte d’éditeur) en 1987, alors que je n’étais pas encore majeur. Vous faisiez quoi dans cette tranche d’âge ? Faites nous profiter de votre biographie puisque vous êtes si prompt à la critique de l’autre…
Votre dernier raccourci est édifiant : à partir d’un texte qui vous insupporte, vous en déduisez la critique absolue sur « tout » le reste (soit plus de deux mille pages mises sur le Net) que vous ne lirez pas : mauvaise foi carabinée, mais vraiment sans envergure.
Sur ce, bon vent !

Dimanche 22 juillet

En vrac, l’actu alitée !
       
Depuis quelques mois, je m’essaye à une nouvelle pratique d’écriture quasi quotidienne : le commentaire cinglant sous article de presse. Un peu plus long qu’un tweet, bien plus court qu’un texte, il oblige à tendre vers la fulgurance accrocheuse, à viser le cœur du sujet sans digression : éventrer au scalpel, attiser au vitriol et laisser agonisant. Il faut marquer l’esprit venu par hasard vous lire au milieu d’un fatras d’autres interventions dominées par l’illettrisme sans gêne et les poncifs du zinc de quartier.
Par commodité, pour ces quelques lignes à diffuser immédiatement, je ne passe plus par la plume via les pages quadrillées du Journal en retrait. Les cliquetis de l’Azerty remplacent le glissement encré sur feuille.
Florilège des plus féroces, pour hérisser l’attention sur ce monde malade dans toutes ses entournures :

Europe

Une Europe sinon néant !
Que le paysage politique prenne enfin la mesure du seul vrai clivage qui doit recomposer les partis prétendant au pouvoir ou se cabrant dans la contestation urticante : l’Europe et la suite de sa construction. Le reste, la gestion du pays, obéit à de tels impératifs indépendants de notre volonté, à moins de croire au salut de notre isolement, que les antiennes idéologiques s’apparentent de plus en plus à des barouds d’honneur.
                                   
Coué-Hollande sans méthode
Avec Hollande c’est l‘UE version Noël et conte de fée réunis. Coué-Hollande va nous pondre de la croissance rien qu’avec quelques dispositions dans un traité. Et surtout, il compte faire naître l’enthousiasme chez des partenaires qu’il aura d’entrée froissés en se torchant avec le travail consensuel accompli… Hollande, l’autre politique du dommage… européen.

Gâcheur et fier de l’être
Fabius, le roquet de l’époque Chirac, a évidemment pris de la bouteille, mais il s’est aussi totalement décrédibilisé en prenant part à l’attelage hétéroclite des défenseurs politiques du « non » en 2005 pour y substituer… rien, nib, zob, puisqu’aucun n’a obtenu le pouvoir national par le même corps électoral. Étonnant non ? comme disait Monsieur Cyclopède.

Retour en Grèce
La Grèce rappelle immédiatement la réalité européenne au nouveau pouvoir français. Si les prêteurs n’ont pas déserté la France, la situation politique de la Grèce se dégrade et repose le dilemme : veut-on d’une Europe fédérale ou d’un retour aux nations pleinement souveraines ? La voie de l’entre-deux ne permet que la stagnation et l’enlisement.

Paradoxes grecs
L’introuvable majorité grecque veut bien de l’aide financière européenne, mais sans l’austérité réclamée par les prêteurs. La Grèce ne veut pas être dépossédée de sa souveraineté et dans le même temps son administration est incapable d’aller chercher l’argent là où il est (professions libérales, armateurs, église). Et voilà que le plan de sauvetage de ce pays est à l’eau du fait des élections législatives. Inextricable.
                                                                  
Prise de conscience Grèce à l’Espagne ?
Et voilà ! les pays membres attendent que le bord du gouffre effraye vraiment pour se résoudre à des mesures efficaces pour éviter le chaos économico-financier. Enfin, ce n’est qu’une supposition. Après des pays modestes, voilà le premier des poids lourds de l’UE à afficher ses impossibilités à se financer. On attend quoi pour un Conseil européen d’urgence et des décisions radicales, au premier rang desquelles les Eurobonds ?

Aube crépusculaire
Le 4 juin, un commentaire, laissé sous mon article Ruine de la Grèce en kit , critiquait mon conformisme à ne voir dans cette Daube foirée qu’un nid de brutes primaires. Je serais sous-documenté et je survolerais l’information ! Trois petits jours plus tard, un élu de ce parti violente courageusement une femme sur un plateau de télévision. Quelle subtilité doit-on chercher pour expliquer cette Aube crépusculaire de l’échange démocratique ? Il me surnomme Monsieur Mouton, dans sa charge dérisoire… venant d’une Autruche avec œillères, ça fait tristement sourire…

UE : intégration ou désintégration ?
Le cœur franco-allemand a des ventricules qui s’écartèlent… jusqu’à l’arrêt cardiaque ? A bricoler un compromis on risque de ne rien résoudre. Voilà des années que le souffle de la construction n’y est plus, que l’asthme européen siffle ses incohérences. Se replonger dans ces soubresauts édifie sur la tâche qui reste à mener. Il faut une plus grande intégration pour éviter la désintégration de l’Union : jusqu’à quand les tergiversations ?

Europe en Sphinx… durable ?

Je n’ai pas entendu Fabius sur les résultats obtenus par ce sommet historique. Il voudrait peut-être faire croire, comme maître du quai d’Orsay, que cette affaire lui est totalement étrangère. Incohérence, quand tu nous guides… En tout cas, bravo aux chefs d’Etat d’avoir à nouveau pu sauver la zone euro du chaos. On va encore entendre les protestations des partisans d’une autre UE, avec tout ce que ces allergiques à cette construction cumulent comme incompatibilités entre eux. Souvenez-vous 2005, depuis lors avons-nous eu un seul partisan du Non ayant occupé une fonction politique de premier plan en France par la volonté des urnes ? Rien ! Le seul, c’est Fabius, nommé par un ardent défenseur du feu traité.



International

Syrie sous veto
On en revient à la sale époque d’une ONU version SDN, incapable d’une résolution sitôt que la situation est vraiment critique. Plus de guerre froide, mais des membres permanents dont le cynisme ne se tarit pas. Ce fonctionnement archaïque, combien de temps va-t-on se le traîner ?

L’Anonymous délateur
Une balance chez les Anonymous ! Voilà qui devrait ternir un chouia la prétendue chevalerie de ces adeptes du pillage en bande désorganisée. Rappelons-nous que récemment ils portaient aux nues l’escroc plein de soupe fondateur de MegaUpload. A quand un début de cohérence et d’autocritique chez ceux qui tapent sur les banquiers et les traders tout en louant ce symbole du capitalisme dévoyé, bâfreur de tout ce qui se présente, surtout si on peut léser les autres.

Écœurant pouvoir
Effroyable nouvelle pour la demoiselle Cassez et sa famille. Comme un acharnement de cette justice mexicaine pour sauver les apparences. S’indigner et souhaiter que sautent au plus vite ces potentats d’un régime corrompu et inique. A part boycotter tout ce qui vient de ce pays, que faire d’autre ? Que la retenue de force ne cède surtout pas au désespoir, qu’elle sache qu’on pense densément à elle, qu’elle nous manque même sans la connaître personnellement.

Corée du Mort Missile
La Corée du Nord, voilà le résultat d’un pays en quête de protectionnisme absolu, de pseudo générosité communiste et d’affirmation d’une souveraineté quasi autiste. Les chantres de la dictature du prolétariat et tous ceux séduits par ces envolées altruistes devraient y regarder à deux fois sur la faisabilité de leur programme révolutionnaire. La présidentielle française se distingue par la présence de candidats en quête d’un modèle ayant criminellement échoué. Suivez le petit livre rouge…

Corée qui perd le Nord
La politique cryptique existe : c’en serait presque comique si, en ligne de mire, il n’y avait le joujou nucléaire entre les mains d’un régime déjanté, affameur de son peuple et à la conscience imperméable à l’évolution du monde. Quels que soient les défauts de la mondialisation, il fait toujours meilleur vivre dans nos contrées capitalistes. Hein ! les Arthaud, Poutou, Mélenchon ?

L’Atterrant Sommet mort-né
De pire en pire ces réunions internationales sur l’environnement. Voilà maintenant que l’infinitésimal sujet de consensus est signé d’avance pour laisser les responsables exécuter leur parade d’autosatisfaction sans l’ombre d’un stress ni le début d’un enjeu. Quel est l’intérêt, à part d’entretenir une honteuse hypocrisie généralisée ? Le paradoxe : chacun s’accroche à ce qu’il considère ses intérêts premiers alors que cette question rend les parties du monde interdépendantes. Depuis mon texte de 2009 sur le sommet de Copenhague, aucune évolution. Fiasco en double couche.

Syrie je pleure, si je meurs il rit…
Avec la Syrie, la tradition sanguinaire des vraies dictatures est parfaitement respectée. Et dire qu’on jugeait son dirigeant fréquentable il y a peu : l’air propre sur lui comme un occidental démocratique et superbement accompagné. Leurre comportemental comme avait pu l’afficher aussi l’un des fils du feu Kadhafi. Que la Russie et la Chine le soutiennent encore, rien d’étonnant. Que peut-on attendre de ces régimes impitoyables pour les libertés publiques, même si leur commerce s’imbrique au nôtre ? Méfions-nous de trop baisser la garde.

Pilleur adulé

Revoilà le pilleur d’œuvres qui pointe le bout de son nez gras. Mon univers Internet n’a pas varié d’un poil depuis la fermeture de sa plate-forme. Lorsque je songe à l’adulation dont il a fait l’objet alors qu’il a privé de droits d’auteur des milliers de créateurs qui ont choisi de vivre de leur art, cela m'écœure. Toujours la prime au traficotage qui se pare de la teinte Robin des bois pour faire croire à sa vertu antisystème.



Été syrien : ça chauffe pour Bachar el-Assad

Du printemps arabe 2011 on passe à l’été syrien 2012 qui pourrait enfin carboniser la tête tyrannique du pouvoir politique, à moins que la riposte sanglante reporte la victoire des opposants à une autre saison. Celui qui avait l’apparence la plus conciliante des dirigeants de la région affiche à son compteur la plus féroce et durable résistance aux révolutionnaires. Il faut dire que les deux membres permanents encore non démocratiques du Conseil dit de Sécurité ont tout fait pour bloquer une quelconque initiative onusienne.

Politique


Les Cannes de la Bassine

Bassine Le Pen, la charretière en chef du Front bas, poursuit sa mission de séduction pour faire oublier le père, lequel ne rate pas une occasion pour ajouter son grain dès qu’un micro se tend. Le vieux ne veut pas laisser gagner cette fin désœuvrée. La Jeanne, pas la douce philanthrope de Brassens, mais la guerrière aux voix autosuggérées, mobilise les politiques toujours en quête d’une virginité médiatique pour mieux s’ébattre dans la fange d’une carrière à tout prix. Les 600 ans supposés de sa naissance forment une rondeur idéale… et les longues cannes de la président du FN n’y changeront rien : sourire forcé, rhétorique engraissée, entourage puant. La Bassine confine au pot de chambre pour égrotant en phase de purge finale.

Décontraction sphinctérienne

Un cru bien vinaigré cette campagne belliqueuse et accessoirement présidentielle. Sans aller jusqu'à utiliser des GROS MOTS comme "civilisation", contentons-nous de nous inquiéter de nos mœurs politiques de plus en plus à ras de terre. Alors qu'un débat intelligent aurait pu émerger sur la situation de larges zones du monde désertées par les principes premiers qui nous inspirent, la représentation nationale s’invective dans un hémicycle qui s'apparente aujourd'hui à un vague bac à sable.


Du bonnet aux cornes
En couple avec Merkel, en duo avec Cameron, la vie politique de Sarkozy pourrait relever de la pièce de boulevard avec portes claquées et antichambres occupées. Il ne faudrait juste pas que, par les frasques du Président, Marianne s’apparente à une bête à cornes.


Inexorable

Il ne manquait plus que le président sortant prenne l'UE comme bouc émissaire. Au nom d'une tactique pour éviter le fiasco électoral, il racle les fonds de tiroir des anti-européens mâtinés d'un nationalisme frileux. Piocher çà et là pour ratisser large ne changera pas grand chose aux courbes sondagières : chez ceux qui le cultivent, l'antisarkozysme a la même profondeur que chez d'autres (ou les mêmes) l'anti-américanisme époque Bush Jr. Rédhibitoire, donc. (mars 2012)



Marine Le Pen : « Combat contre toutes les démocraties »

Il semble que les observateurs ont zappé son désastreux lapsus, corrigé de justesse lorsqu’elle lance, un peu éteinte, que sa candidature résulte d’un combat gagné « contre toutes les démocraties »… Oups ! Maousse boulette, halal ou pas, qu’il faudrait se repasser en boucle avant de passer dans l’isoloir. Décidément, la Bassine n’en rate pas une !


L’effronté de gauche
La (re)prise de la Bastille ? Rappelons que les détenteurs du pouvoir exécutif ont une légitimité démocratique au cas où les soutiens de Mélenchon l’aient oubliée. « Prenez le pouvoir ! », harangue qui pourrait s’assimiler à un appel au putsch si l’on n’était pas dans une campagne électorale. Attendons avril pour voir si le peuple s’exécute…
Avant de se décider, qu’il ait à l’esprit qu’en janvier 2011 l’effronté de gauche s’érigeait grand défenseur de la clique castriste, égrenant les circonstances atténuantes comme l’aurait fait un Marchais pour son Brejnev. Quel touchant esprit de corpus idéologique !

Ô ma douce campagne…
Doit-on faire un lien entre la démence idéologico-pathologique du tueur implacable de militaires et d’enfants, de maghrébins de juifs, et d’antillais, et l’ambiance de castagne qui régnait jusqu’alors dans la campagne présidentielle et qui pourrait reprendre après la parenthèse de solidarité ? Difficile de répondre, mais sans doute des prises de conscience vont s’opérer et modifier le déroulement des rapports entre candidats. L’empathie avec les familles victimes de cette horreur est une chose, le débat démocratique, même musclé en est une autre. Le nivellement des discours n’a jamais été signe de bonne santé du pluralisme.

Politiques pitoyables
Impossible pour ces politiques de tenir ne serait-ce qu’une journée dans un hommage consensuel. Duflot lance les nouvelles hostilités par l’angle de la psychologie enfantine pour laquelle elle semble la spécialiste incontestable. Avec le point symbolique d’Éva Joly dans les sondages il n’y avait aucune minute à perdre, pas même celle de silence en souvenir des pauvres victimes.

Le temps des révoltes

Mélenchon correspond à l’air révolté du temps, soit. Mélenchon vocifère comme pas un sur la scène politique formatée, c’est une évidence. Une seule question : quelles conséquences aurait une application stricte de son programme ? En 2009, à l’occasion de l’affaire Coupat, je notais : « La générosité révolutionnaire a toujours un arrière-goût cadavérique, terreau à entretenir pour se maintenir en place une fois le Grand Soir éloquent devenu sordide petit matin aux affaires. »


Petit ? non ! Minable candidat !
Qu’il chemine vers le score néant ce Cheminade, ce sera à la hauteur de ses infectes allusions. Je ne l’avais d’ailleurs pas retenu pour mon passage au crible des affiches présidentielles de la campagne, quelle judicieuse inspiration j’ai eu !

De l’abracadabrantesque à la boule puante
A l’époque chiraquienne on était dans l’abracadabrantesque rimbaldien, le Président avait alors la hauteur anatomique pour repousser une affaire cathédralesque. Avec Sarkozy on descend vers la « boule puante » lâchée dans un coin et qui incommode le candidat. Dans les deux cas, les mis en cause tentent de tourner en dérision ce qui relève de coups terribles contre l’intégrité de la République. Ainsi, prétendre que les comptes de la campagne 2007 ont été validés par le Conseil constitutionnel de Dumas est vrai, mais il faut ajouter que l’institution a fait alors l’autruche pour éviter d’avoir à annuler la toute fraîche élection. Il faudrait un minimum d’exemplarité des prétendants à l’Élysée.

Permis d’en rire ?
Le permis de conduire… c’est ça le grand dessein de la France ? La présidentielle bouillonne pour ce genre de sujet ? Même plus une puissance moyenne notre pays, juste une excroissance territoriale. Finalement, le sujet est bien révélateur de notre ruine économique. On ne peut se passionner que pour des sujets secondaires au regard des enjeux mondiaux (j’entends déjà quelques braillards s’insurger de ma hiérarchie). Le futur Président sera à la tête d’une terre sans fonds, alors gardons au moins le permis d’en rire.

Humour-haine
De l’humour corrézien jusqu’au fond de l’isoloir, voilà qui doit beaucoup faire rire le président sortant. Chirac n’aura jamais digéré la trahison de Sarkozy aux Présidentielles de 1995. S’il avait une info de première main dans l’affaire Karachi pour traîner son petit successeur devant un tribunal pénal, cela lui rendrait plus douce sa retraite molletonnée.

La fée Mélenchon ?
Les Mille pour Un conte mélenchonnien, avec crocs tranchants, se figurent que tout va se résoudre avec quelques relents insurrectionnels et une chasse en règle des possédants. Chiche ! Confions-lui le pouvoir cinq années et nous verrons l’état de la France après cette mise en coupe réglée version front de gauche… Nous sommes mercredi soir, et je n’ai toujours pas reçu les programmes des candidats. A l’aveugle et selon l’inspiration.

Que des pépins pour Eva
Dans une campagne à vive prestation ajoutée, Eva Joly n’a pas trouvé sa place. Nombre de militants écologiques ont dû regretter leur choix lors des primaires. Nicolas Hulot aurait su trouver les voies médiatiques avec une rhétorique autrement plus percutante. On peut regretter cette prime à l’apparence, mais cette élection n’est pas celle d’un gestionnaire du pays : il faut le souffle et la représentativité. Eva l’évanescente, Joly mal logée chez les carnassiers de la politique, se prépare à un score quasi transparent.

Leurre du 20h respecté
Un président sortant pas choqué d’une infraction pénale ! Bravo ! Ce qui est tout aussi stupéfiant c’est qu’aucune réforme législative n’ait pris en compte la réalité de la mondialisation médiatique. Le dilemme était pourtant simple : soit maintenir l’ensemble des bureaux ouverts jusqu’à 20h, soit interdire tout dépouillement avant 20h. Là encore, le politique ne réagit que lorsqu’il a le nez sur le problème alors que sa vocation est d’anticiper. Lamentable !

DSK élève le niveau ?
Avec son SEXtennat manqué, il ne manquait plus que lui pour parachever le désastre du débat présidentiel d’entre-deux-tours ! Après le vote des étrangers, la question des frontières et la nature du vrai travailleur, DSK remet une couche complotiste pour atténuer sa responsabilité sans apporter l’ombre d’une preuve. Quand débattra-t-on des vrais sujets pour le devenir du pays ? Lorsqu’on sera au fond du gouffre sans doute…

Affaire de redressement ?

Hollande investi, Ayrault nommé et déjà deux incongruités dans le gouvernement conçu.

Le quai d’Orsay à Fabius : après avoir été le plus jeune Premier ministre de la République, il devient le plus étrange, pour ne pas dire bizarre, chef d’orchestre des affaires étrangères. Pour mémoire, il fut le chantre opportuniste du Non à la Constitution européenne, il y a déjà sept ans, qui n’a abouti à strictement rien d’autre que de couper le souffle à l’UE, depuis lors grabataire. Rappelons que le même électorat n’a depuis lors confié à aucun du camp hétéroclite les rênes du pouvoir pour appliquer cette fameuse orientation sociale à l’Europe. L’incohérence d’une partie du peuple, sujet tabou ? Espérons que le Fafa ne laisse pas le quai ministériel sur la berge mondiale. Au moins nous ne devrions pas assister à une démondialisation des affaires étrangères puisqu’on a confiné l’Arnaud national au suranné « ministère du redressement productif », à prononcer avec la voix de canard des premières actualisées télévisées. On dirait l’objectif d’un célibataire cacochyme nouvellement converti au viagra ayant l’obsession, sur le tard, d’être à la tête d’une famille nombreuse. Le concepteur de l’obscure démondialisation engagera-t-il l’érection industrielle par une soustraction du pays aux règles du commerce mondial ? Les nouvelles du « Démonde » vous seront offertes par les petits pâtés de Montebourg. Chapeau ! à mâcher puis avaler, pour sûr !


Symbolique ou dérisoire ?
On est au cœur d’une éphémère bulle médiatico-politique là ! Alors on vire Montebourg et on redonne son 6-7 à Audrey Pulvar ? Laissons-le plutôt s’épuiser dans sa tentative de « redressement productif ». Qu’il se confronte un peu aux puissances de l’argent tant dénoncées. On ne va pas le laisser se défiler pour un malheureux euro symbolique, lequel euro pourrait bientôt devenir le symbole de l’Europe moribonde.

Du flot de cannabis émerge un ministère enfumé
La solidarité gouvernementale à la Duflot c’est « passe le oinj et je te pondrai des villes et villages non atomiques ! ». Et pour remplacer les centrales je te mets quoi ? De l’éolien et du solaire avec du gaz et du charbon ! Bel avenir énergétique… Il y a un autre fléau qui menace nos contrées : la pollution du débat politique.

C’est sa chute finale…
Et voilà Mélenchon qui vient de faire sa chute finale après un parachutage bien provocateur. Il aurait mieux fait de laisser les prétendants du coin s’engager sans le ramdam médiatique. L’effet s’est très certainement retourné contre lui… Elle est belle la France du Non au traité européen qui s’écharpe dans une localité du Nord ! Quand vous pensez que ces deux là étaient dans le même camp pour détruire le texte honni qui nous manque tant aujourd’hui pour un nouveau souffle à l’UE moribonde.
                           
Eviter la Bassine aveuglante
Alors que Bassine Le Pen exultait d’avoir poussé Mélenchon à la chute finale dans son fief, je regardais le magnifique documentaire de David Korn-Brzoza « 1919-1939 : la drôle de paix ». Edifiante incapacité d’une majorité de citoyens, en période de crise économique et d’instabilité politique, de se détacher des sirènes de mauvais augure. Le gouffre est pourtant perceptible, mais on s’acharne à repousser les décisions drastiques nécessaires. Une Bassine pour faire l’autruche électorale, en somme.

Une présidence tweet tweet ?
Le Président Bling Bling est mort, vive le Président Tweet Tweet ! Pas une nouveauté ce mélange délétère entre les affaires politiques et les débâcles du cœur. Déjà en 2007 la chronique hollando-royaliste avait entretenu un acte vaudevillesque avec chambres à part et cornes en guise de couronne. On découvrait alors que le PS était dirigé ou inspiré par une détonante proximité tête-cœur dans ce qu’il a de plus aléatoire. Désormais, c’est un pays en crise que le Normal élyséen doit guider, alors évitons les affalements déplacés.

Bienvenue chez Sisyphe !
Enfin ! Dernière élection pour 2012 ! La déclaration de politique générale devra commencer à gravir la montagne de Sisyphe, et la session extraordinaire de l’Assemblée nationale devra lui emboîter le pas sans circonvolution. Espérons que la stratégie choisie par ce gouvernement n’empirera pas la situation. Jusqu’à présent, l’apparent exercice du pouvoir a pris le contrepied de la présidence précédente, mais la rude réalité à gérer, c’est bien maintenant.

Chapeau ! Montebourg… à mâcher !
Montebourg gérait avec panache ses effets de manche. La pratique du pouvoir face aux réalités mondiales doit déjà laisser un goût amer au Don Quichotte socialiste. Si son ministère du redressement productif verse dans les vœux pieux, cela aura au moins l’avantage d’ouvrir l’esprit de ses partisans à plus de pragmatisme, à moins qu’ils ne le vouent aux gémonies, tel un traître à la cause, et s’entêtent à l’archaïque combat.

Évitons tout « engrècement » financier

Enfin la réalité brute des chiffres débarrassée du tintamarre électoral : une France au bord de l’asphyxie financière sans réaction drastique du pouvoir en place. Voilà des années qu’un candidat laminé aux dernières élections le clame. Chacun va profiter de ses vacances sans y penser, mais la rentrée devra se faire sous les auspices de l’austérité, à moins que la capacité à l’aveuglement persiste. Dans ce cas, notre « engrècement » financier nous sera fatal.



Pen perdu pour la retraite

Jean-Marie va-t-il perdre sa Marine qui souhaite sûrement, in petto, prendre les voiles ? Grotesque sortie du chenu briscard de la politique dont on se demande à quoi elle sert, hormis rappeler sa turgidité idéologique affichée par contraste avec une démarche plus tacticienne de l’ouaille affranchie ? Qu’ils s’étripent en famille, ça préservera le pays d’irrattrapables déconvenues.

Montebourg et la Realeconomy
Il peut bien hausser le ton, du haut de sa grandeur physiologique, comment une entreprise privée qui perd 200 millions d’euros par mois peut-elle continuer sans tenter de réduire ses coûts ? Rester en l’état pour aller directement à l’étape finale : la liquidation d’un fleuron de l’industrie automobile française ? Cela pourrait être plus radical, en effet, mais peut-être pas dans le sens que le chantre de la démondialisation souhaiterait. Le pouvoir en place voudrait faire renaître le bon temps de l’interventionnisme pour un redressement national et en couleur s’il vous plaît ! Bonne vacance… du réalisme politique.

Députés à virer illico !
Je n’ai jamais été porté vers le courant de Madame Duflot, mais là, d’instinct, je prends sa défense : comment des membres de la représentation nationale peuvent-ils se permettre ces comportements de bac à sable ? Une honte pour l’hémicycle ces mâles médiocrement députés qu’il faudrait stigmatiser en diffusant les photos pour qu’à notre tour on puisse se moquer bien grassement de leur bedaine et de leur accoutrement.

Chirac en Hollande ?
Qu’ils sont beaux tous les deux, l’ex et l’actuel, oubliant même qu’entre leur mandat respectif il y eut un quinquennat d’un certain Nicolas, négligeable sans doute… Heureusement que l’influence soviétique ne sévit plus car nous aurions eu droit à un patin gourmand : une vraie histoire d’humour corrézien adaptable à toute situation.


Société
                  
Guéant et les civilisations
Tout comme Guaino, Guéant est l’un des grands défenseurs de la petite cause sarkozyenne, soit. Pour la gauche, le voilà trempant allègrement son fondement dans la Bassine Le Pen… Mais sur le fond, n’y a-t-il pas dans cette indignation un peu de mauvaise foi de ceux qui se targuent de toutes les vertus humanistes ? On sait très bien que les trois quarts des nations sur Terre sont encore aujourd’hui très loin d’avoir reconnu les libertés de base telles que nous les avons ici. Est-ce le terme de « civilisation » qui dérange ? Il faudra ainsi s’interroger, dans quelques années, sur le résultat des révolutions arabes pour l’avancement ou la régression de la condition féminine. De rampantes circonvolutions en perspective.

Merah l’ignoble
Ce soir, en émotion et en rage extrême en songeant au criminel qui, de sang froid, met son arme sur la tempe d’une petite fille et tire, sans l’once d’un remord. Me reviennent par gerbe ces bourreaux qui s’accomplissaient par la déshumanisation de l’autre, par son massacre systématisé. Écoutons les actants de l’époque et méfions-nous de la bouc émissarisation excessive. En attendant, le tueur savoure. Ignominieux.

Piédestal du pire
Tout en admettant la nécessité d’une médiatisation hors norme des crimes de l’assassin à bout touchant, je ne peux occulter le malaise ressenti d’une telle consécration de ce tueur. Il est placé de fait sur le piédestal de la folie meurtrière et va même modifier la science criminologique en France. La fascination morbide fait son œuvre et on peut supposer que la foule anonyme des internautes se presserait pour visionner la séquence des exécutions si le nouvel ennemi public numéro un décidait de la proposer.

Motard en turgescence
Pas que les automobilistes à fustiger, voilà une belle perle qui niche sa paire de gonades quelque part dans les pistons de son moteur à deux roues. Profitons de l’occasion pour se demander ce qui pousse certains motards à vouloir faire toujours plus de bruit avec leur taule motorisée alors qu’on impose le silence aux voitures.

Idéologie mortifères
Breivik-Merah, les deux faces d’une même tare mortifère : faire primer son idéologie sur la vie des autres. Se croire investi d’une mission pour purger son territoire des parasites décelés ou pour imposer son intégrisme religieux. Un petit délire perso : si Merah était encore vivant, nous aurions pu les mettre dans deux geôles voisines avec un mur de verre incassable pour les obliger à vivre l’un à côté de l’autre, à se voir sans pouvoir éliminer l’autre, à perpétuité réelle.

Chauffard ? Quel euphémisme !
Et certains osent nous dire que les conducteurs sans permis seraient beaucoup plus prudents que les autres, notamment par la peur de se faire contrôler ! Si on chope ce criminel, pas simplement un « chauffard », j’espère qu’il ne sera pas mis en cause pour simple homicide INvolontaire, mais bien pour assassinat. Marre de ces impunités sur route !
[Quelques jours plus tard]
Et voilà ! ce que je redoutais il y a quelques jours est arrivé : une mise en examen pour homicide INvolontaire de cette crapule multirécidiviste dans la délinquance routière ! Il est donc assimilé au pauvre bougre qui perd la maîtrise de son véhicule et tue, sans le vouloir, un piéton. Là, ce criminel a VOULU faire cette action violente de dépassement interdit et mettre en danger la vie d’autrui. Il a, de fait, VOULU ôter la vie à cet enfant sur un passage protégé. Honte à ce laxisme juridique dans ce domaine !

Harcèlement sexuel, un droit constitutionnel ?
Quand il s’agit d’entériner des comptes de campagne manifestement illégaux (campagne de 1995), pas de problème. Là, en revanche, une ‘tite imprécision, et hop ! on annule tout donnant ainsi l’absolution aux harceleurs de tout poil libidineux. Lamentable décision. Et c’est ça notre instance suprême ?

Acharnement médiatique ?
Il faudrait faire quoi ? Décréter que toutes les procédures, enquêtes, procès à venir qui touchent DSK sont désormais frappés par le sceau du secret ? Les personnages publics frétillent pour avoir l’écho médiatique quand cela sert leurs intérêts (par exemple le président récemment remercié) et s’érigent grand dénonciateur des raclements journalistiques dès que cela souligne leurs (éventuelles) turpitudes. Trop facile !

Racisme des occiputs rasés : constat inavouable
Evidemment, des constats ne peuvent être évoqués sans qu’on vous taxe de suite de racisme : abordez certains conflits internationaux avec des « occiputs rasés » et vous aurez une déferlante d’antisémitisme. Du primaire, certes, mais révélateur d’un laxisme de notre société à l’égard du discours de ces individus, alors que les mêmes propos tenus par des représentants de l’extrême droite seraient sévèrement dénoncés. Problème de cohérence, de courage politique ?

Déontologie très particulaire !
Quand les établissements financiers vireront les traders qui leur gagnent de l’argent tout en se torchant avec le règlement interne, alors on pourra prendre au sérieux leur déontologie proclamée. Pourquoi avoir attendu les pertes pour accuser Kerviel de ne pas suivre la ligne de conduite mise au fronton en tout petits caractères ? N’est-ce pas cela l’opportunisme de l’économie stérilement financière ?

Ténèbres & barbarie
Inhumanité à gerber, littéralement. Ne surtout pas se vautrer à visionner ce que le barbare angélique a livré à la fange publique. L’enchaînement de ses actions suffit à révulser la conscience minimale : attacher, poignarder, égorger, démembrer, se caresser, tronçonner, sodomiser, couper, déguster, se masturber.
Ça ne vous suffit pas ? Cliquez sur le « ôte-toi de mes ténèbres, tu m’indiffères ! » de En retrait, sans raison pour le compte rendu exhaustif. [Ce conseil, en forme de test, m’a rapporté plus de trois mille visites en deux jours, là où la fréquentation moyenne est de cent cinquante quotidiennes. Révélateur d’un voyeurisme toujours actif.]

Les méprisables
Le tueur présumé, identifié et ayant avoué a encore des soutiens auxquels certains médias offrent une plage d’expression. Ce midi, au JT de France 3, j’entends deux accointances du criminel qui osent l’excuser : « il ne ferait pas de mal à une mouche » dit l’un, par contre frapper sa mère et tirer sur deux femmes oui ! ; « il n’était violent que par la bouche ; c’est bizarre » suppose l’autre, comme un puant sous-entendu complotiste… Comment peut-on laisser du temps médiatique à ça ?! Cela rappelle les délires autour de l’affaire Merah… on les attend toujours les fameuses vidéos fracassantes !

Cour de destruction
Jour effroyable pour les proches, bien sûr… mais rien de changé sous le ciel des cours de récréation. Je me souviens de ce lieu de braillards mal mouchés où, quelques fois par an, un cercle se formait d’un coup autour de deux forcenés en herbe prêts à en découdre. Autour des sauvages primaires, l’infecte multitude hurlante pour qu’un écharpe l’autre, sans pitié. De quoi vacciner contre tout rousseauisme mal placé.

En état de mort sportive
Vraiment pas un adepte du ballon rond, en 1998 j’avais été séduit par ce que dégageait ce groupe en osmose pour un objectif partagé. Hier, j’ai distraitement jeté un regard sur la prestation poussive des bleus, blancs de toute performance. Une somme incertaine d’individualités, un ensemble sans âme, une équipe en état de mort sportive. Le comble : les entretiens d’après défaite sans l’once d’un début d’auto critique. Ce groupe ne s’est toujours pas débarrassé des tares révélées lors du dernier Mondial.

Trio avec brio
Trio détonant pour un procès hors norme : le trader ambivalent qui veut sauver sa tête financière, l’avocat dandy décapé réduit à l’état d’handicapé pas joli joli à mirer, et la diaphane Tristane toujours là pour soutenir ceux et celles qui se font prendre à leur insu. Kerviel sera-t-il jugé comme l’infâme trader à pressurer jusqu’à la fin de sa vie en solde ou comme la victime d’un système tout entier dédié à la culbute financière coûte que coûte ?


Une justice enfin décomplexée ?

Avec Jacques Chirac dame Justice n’a pas pu ou pas voulu aller jusqu’au bout. Le cas Sarkozy pourrait bien, au contraire, déchaîner quelques juges ayant très mal digéré les attaques de l’ancien président et ses réformes au forceps. Pas de circonstances médicales atténuantes pour lui, la balance va pencher dangereusement contre le justiciable comme un autre. Alors chiche ! Qu’enfin des affaires d’État aillent jusqu’au bout de l’instruction pour un jugement éclairé.



Esprit critique ou obsession fantasmatique ?
Encore du Merah pour servir la pâtée aux complotistes qui confondent esprit critique et obsession fantasmatique. Le terroriste qu’il se revendique être a-t-il ou non commis ces crimes ? Pas l’ombre d’une preuve de sa non-implication n’a été mise sur la place publique alors que les racontars pullulent. Pourquoi ne traite-t-on pas les complaisances exprimées envers cet intégrisme criminel comme la République le fait avec les ouailles de Faurisson ? Une infecte tolérance qui nous coûtera de plus en plus cher.

Fils de tweet !
Le comble : indiquer qu’on regrette le passage de problèmes privés à la sphère publique tout en participant à ce phénomène en relançant le thème de cette présidence tweet tweet ! Du marronnier politique digne d’un été indigent : on pourrait presque croire qu’il ne se passe plus rien en France et que la crise est derrière nous…


Fausse rengaine de la Bassine
Je préfère de très très loin les airs de Madame la « vieille chanteuse » Madonna aux mélodies indigestes de la Bassine Le Pen mal accordée et affublée d’un Collard à la mèche vraiment trop tombante. Ils persistent à siffloter un chant prétendument nouveau d’une droite dite nationale : notes éculées, rythme archaïque.

Nazi naze ? Pas une raison !
Qu’on use de la faculté qu’offre l’imprescriptibilité de ces crimes contre un nazi vieillard, rien de plus normal : on ne va pas, en plus de l’avoir laissé vivre son existence paisiblement, le laisser rejoindre impuni l’outre tombe. Mais on devrait davantage s’alarmer des dérives idéologiques actuelles favorisées et par la crise économique et par le communautarisme notamment religieux.

Débile Soda pour Kakou
Bof ! Sans aucune retenue ces commerçants. Leurs prochains produits : l’entrecôte LRM (Luka Rocco Magnotta) tendre comme un étudiant chinois et le scooter Merah pour rouler plus vite que son ombre sur tous les enfants qui bougent ? Je conseille aux femmes qui tomberaient sur des consommateurs de sodas DSK d’empaler leurs roubignolles à coups de talons aiguilles, juste pour rire, bien sûr !

Misanthropie humaniste
Dans la description du tueur, les médias insistent sur son caractère solitaire et peu convivial. Pourquoi le peu d’enclin à se taper sur le bide avec l’autre croisé cinq minutes plus tôt devrait être un signe explicatif à ce meurtre de masse ? Cette psychologisation tend à rendre suspect le fait de ne pas considérer son congénère comme un pote potentiel. On peut pourtant avoir une fibre misanthropique sans l’envie de trucider son prochain.

Mercredi 1er août
Fabuleux mariage, mais l’enthousiasme m’a fait me prendre pour un jeune homme : saut de la scène, danse effrénée. Au début de la soirée musicale, le genou vrille, je force un quelques slows et nouvelle douleur intense. Je suis presque porté par l’oncle Paul, Jean et mon père jusqu’à la chambre. Le lendemain, les urgences de Rambouillet : ménisque touché, une attelle, des béquilles. La poisse : voyage en Andorre très probablement annulé, je suis bloqué à domicile pour ma dernière semaine de congé. Ce midi, je vois un spécialiste à la Sauvegarde pour un diagnostic plus affiné.

Vendredi 3 août

Tout est normal, Monsieur le Président
       

Allô, allô, Ayrault !
Quelles nouvelles ?
A Brégançon pour quelques jours,
D’l’I-phone sans tweet
Je vous appelle
Que trouverai-je à mon retour ?

Tout est normal, Monsieur le Président,
Tout est normal, tout est normal
Pourtant je dois, je dois dire qu’je pressens
Une babiole, un truc banal,
Qui ne peut pas être très gênant,
La fin précoce de vot’ chang’ment,
Mais, à part ça, Monsieur le Président
Tout est normal, tout est normal.

Allô, allô, Ayrault !
Quelles nouvelles ?
Mon changement déjà banni !
Éclairez-moi,
Premier fidèle,
Sur ce qui a stoppé ceci.

Y’a rien de grave, Monsieur le Président,
Y’a rien de grave, tout est normal.
Pourtant je dois, je dois dire que je sens
Comm’ un p’tit couac qui n’fait pas mal
Il s’est fini
Par la faillite
De l’ensemble des compt’s publics
Mais, à part ça, Monsieur le Président,
Tout est normal, tout est normal.

Allô, allô, Ayrault !
Quelles nouvelles ?
Nos finances n’ont pas résisté ?
Détaillez-moi
Premier en zèle
Ce qui a pu le provoquer.

Y’a rien de grave, Monsieur le Président,
Y’a rien de grave, tout est normal.
Pourtant j’avoue, j’avoue que l’embêtant :
C’est une vétille qu’on me signale
Si Bercy a perdu sa manne
C’est qu’le pays est bien en panne
Mais, à part ça, Monsieur le Président
Tout est normal, tout est normal.

Allô, allô, Ayrault !
Quelles nouvelles ?
Notre pays en léthargie !
Révélez-moi
Sans ritournelle
Ce qui empêche not’ stratégie.

Eh bien ! Voilà, Monsieur le Président,
A forc’ de dépenses cumulées

Pour étouffer les cris les plus stridents,
Sans éponger les dettes passées,
Nous avons vidé l’escarcelle
Avant notre mis’ sous tutelle,
Jetant toute l’Union à l’eau
Et sa construction dans les flots,
Ce qui coula l’économie,
Paralysant tout le pays :
Nous avons dû logiquement
Renoncer à votre chang’ment !
Mais, à part ça, Monsieur le Président
Tout est normal, tout est normal.

Samedi 18 août
Au Parc Tête d’Or par ambiance caniculaire. Alors que Jim, Aurélia, Nalya et ma BB rejoignent les animaux, je repose mon genou droit qui se remet très lentement de sa grave entorse du 28 juillet. L’IRM a confirmé la rupture complète du ligament croisé antérieur et un traumatisme interne important. Après un arrêt complet jusqu’au 15 août, me voilà en mi-temps thérapeutique au moins jusqu’au 15 septembre. Quatre matinée d’administratif et trois rendez-vous chez la kiné pour la semaine prochaine et du repos, intensément.
Pour la fin de leurs vacances, mon frère, son épouse Aurélia et leur adorable Nalya font une halte à Lyon. Toujours aussi agréable de les avoir, et la Nalya atteint l’éveil d’une petite fille curieuse, pleine d’entrain et d’enthousiasme. Après le zoo, nous rejoindrons le glacier Nardone, incontournable destination en période estivale.
Malgré la couverture ombragée des feuillus au bord du lac, la chaleur oppresse. L’idée d’un thème pour mon prochain texte ne germe pas. Une ancienne stagiaire de Forpro, eu en 2001, a repris contact via Facebook. A 28 ans, elle cultive ses tourments, insaisissable, en proie à un alcoolisme qu’elle semble combattre par thérapie. A l’époque, 16 ans, dans un groupe de BEP qu’elle ne supportait pas, elle avait trouvé un îlot positif dans mes cours (français et connaissance du monde contemporain). Je lui avais prêté le documentaire L’Ennemi intime sur la guerre d’Algérie, ce qui révélait sa soif peu commune de connaissance pour ce type de formation. Marina G. a besoin d’une écoute et d’échanges nourrissants. Si je peux lui apporter cela à distance, j’en serai ravi.
Tout cela ne me fournit rien qui permette l’amorce d’un texte pour le blog LDLP. Avec le petit commentaire quotidien sur un thème d’actualité que je publie sous divers articles, je ne délaisse pas l’écriture, loin s’en faut, mais c’est un peu au détriment de textes plus élaborés. Comme l’aphorisme, le commentaire doit viser juste et atrophier les penchants décoratifs. Accrocher sans traîner pour mieux exécuter les cibles choisies.

Jeudi 23 août
Tout se mélange : Bachar El Assad catapulté vers une orbite martienne ; Hollande qui, après avoir quitté Brégançon, doit fortifier en son for intérieur une normalité qui ne dérive pas vers la banalité…

Samedi 1er Septembre

“My chair for a ligament !”

       
Une journée grise comme un mois de Septembre, au diapason des réjouissances plus ou moins annoncées.
Juillet m’a donné une liberté vagabonde : des charmes humides de la région nantaise aux rayons méditerranéens de l’Hérault non premier ministrable en passant par l’Ariège et les pierres cathares de Foix. Apothéose affective fin juillet vers Rambouillet pour célébrer une belle union couronnée par ma rupture… d’un ligament croisé antérieur. L’enthousiasme pour cette réception d’exception m’a fait louper la mienne : peu après la pièce montée j’opère un semblant d’envol vers un ballon festif et clac ! le genou droit démonté.
Juillet fut virevoltant, Août marque un arrêt pour reposer puis rééduquer le membre traumatisé comme une Grèce en crise. A défaut de bouger ma carcasse, j’ai pu mélanger sans précaution les éclats et fracas du monde. Alors que les aoûtiens s’interdisaient cette déprimante actualité, ne goûtant aux médias que pour les mouvements olympiques, je compensais mes boiteries par une nage phelpsienne au cœur des événements. Eh oui ! en août on ne fait pas qu’écarter les orteils.
J’avoue ne pas avoir toujours conservé l’esprit très clair. La faute au cumul du sac de petits pois congelés sur le genou et de l’ambiance caniculaire pour le reste du corps. J’ai espéré une mise en orbite martienne de  l’ensanglanteur syrien après le coup d’éclat d’Annan, mais rien à faire il parade toujours. Décevante prestation de l’ouragan Isaac qui, sans doute après avoir perdu son triple A, n’a pu catapulter les Bachar el-Assad et Anders Breivik loin de notre sphère bleutée. Alors on se garde le tout et en prime on libère l’épouse Dutroux. Le monde détourne décidément très bien l’humanisme pour le bal des salauds.
J’ai tenté d’alléger l’atmosphère grâce aux pérégrinations d’Assange qui croit encore être au centre des persécutions alors qu’il n’est qu’à l’ambassade équatorienne. Il faudrait lui rappeler le principe de la paille et de la poutre : avant de réclamer la transparence des systèmes, jaugez l’opacité de votre propre personne. Le chantre de la glasnost étatique se défile face à la justice suédoise : révélateur d’une bien factice crédibilité.
Dommage que l’Équateur n’ait pas pu ouvrir son ambassade russe aux sympathiques Pussy Riot qui ont eu le mérite de souligner le jusqu’au Poutisme criminel du théoricien de l’exécution « jusqu’au fond des chiottes ». Face à cette arriération étatique, rêvons d’une avalanche de punkettes qui le pilonnent sans retenue jusqu’à exploser sa virilité sacrée.
Et à l’intérieur, quoi d’neuf docteur ? Pas mieux ! Ça crame d’Amiens à Marseille, rebaptisée cité “fosséenne” puisque la sentence mafieuse envoie un maximum de condamnés dans le trou final : en France un secteur ne connaît aucune récession, la délinquance. Des cent jours fêtés à Brégançon aux jours sang loin du Fort, la France cultive ses contrastes.
On pourrait au moins sauver le soldat Samaras qui vient de faire sa tournée des euroboles. Quand on sait que l’obole était au XVIème siècle une monnaie grecque qui équivalait au sixième de la drachme, on peut comprendre l’humiliation ressentie par le Premier ministre. La dernière rencontre franco-allemande n’a pas dû le rassurer : le consensus n’a porté que sur une présentation commune des résultats de la rencontre sans intervention journalistique. Pour résumer : se leurrer soi-même et museler l’autre. Le faux duo Merkel-Hollande a succédé au feu couple Nicolas-Angela. Les membres de l’Union européenne se supportent de plus en plus mal et l’un des miens me porte encore difficilement. Le risque d’effondrement n’a jamais été aussi prégnant.
Et dire que l’empreinte lunaire de Neil est orpheline. Et que répondre à la Camarde qui nous a pris l’incisif Polac ? Il nous reste un devoir, que le journaliste touche-à-tout honorait avec acharnement, celui de l’esprit critique à tout prix.

Samedi 15 Septembre
Dernier acte judiciaire : débouté de mes prétentions devant le juge de proximité contre les huissiers. Finalement, les agents assermentés ont pu falsifier la date d’un document et venir saisir mes comptes postérieurement à mon opposition sans être inquiétés de quoi que ce soit. Pas que la police à sentir la pourriture à Lyon… Du dépit ? Même pas. J’ai bien d’autres préoccupations plus vitales. Juste souligner l’esprit de corps entre la Justice et ses auxiliaires. Rideau !

Dans notre pays, de plus en plus de réfractaires à notre civilisation, à  nos règles démocratiques qui impliquent la liberté d’expression et le « droit au blasphème » pour reprendre l’expression d’un invité récent d’Yves Calvi.
Lorsqu’un élève, psychiquement équilibré, estime ne pas se reconnaître dans les valeurs de la République et se déchaîne physiquement contre les autorités porteuses du savoir, c’est que le divorce n’est plus superficiel : il est définitif.
J’étais peu enclin à la démocratie, plus jeune, mais jamais cela n’a amoindri mon respect de l’autre, de l’adulte non agresseur, et de son intégrité physique. Ce jeune devra faire un choix, car la France ne reviendra jamais sur des acquis de cet ordre. Cependant, tout doucement, dans les médias traditionnels, une forme de capitulation face aux diktats religieux. Ainsi, on souligne l’extrême débilité et médiocrité du film L’innocence des Musulmans comme pour se dissocier de l’acte si critique, alors que ce n’est pas le sujet. Si l’œuvre avait été réussie mais qu’elle portait strictement les mêmes critiques sur le fond, comment aurions-nous présenté les choses ? Ce faux-semblant pour se désolidariser ressemble à une forme de lâcheté collective, comme si l’on pressentait que beaucoup de musulmans modérés, dans la hiérarchie des indignations, plaçaient d’abord le film avant les émeutes sanglantes et meurtrières, voire avant l’action terroriste contre l’ambassade américaine en Libye. J’attends le jour d’une manifestation massive des religieux pour une protection de la liberté d’expression.
Le religieux se politise de plus en plus et les dignitaires cautionnent les réactions les plus archaïques. En réagissant de la sorte, c’est la plus formidable victoire pour le réalisateur : l’illustration de ce qu’il dénonce.
23h19. Le XXIème compte déjà plusieurs dizaines de milliers de d’individus tués par des personnes se revendiquant de la religion islamique. A-t-on vu une seule manifestation massive des musulmans dits modérés en France pour s’insurger contre ces dérives criminelles qui dénaturent leur religion au point de justifier l’infraction la plus grave dans une société civilisée ? Non, jamais !
Là, une production d’images qui, quelle que soit sa qualité, n’a tué personne, provoque des déchaînements barbares et révèle une suspecte hiérarchie de l’indignation chez les croyants qui n’y participent pas : pour eux, l’intolérable c’est ce film et non les saccages, les attaques et les meurtres commis au nom de leur croyance. L’inversion des valeurs ne permet aucun discours : l’affrontement s’affirmes, les simplismes fructifient.

Dimanche 16 Septembre

Leur talion sans loi
       
Entre ces deux récents événements, quel est celui qui vous indigne le plus ?
a)    L’innocence des Musulmans de Sam Bacile, réquisitoire contre le prophète.
b)          Les violences meurtrières qui ont suivi.
(Échantillon représentatif de deux mille personnes de confession musulmane.)
Voilà un sondage qui serait utile pour rendre compte de l’état réel d’une partie croissante de la société française.
Dans un C dans l’air titré « L’Islam s’embrase-t-il ? » Calvi et ses invités ont passé leur temps à souligner l’indigence, la médiocrité et la débilité du court métrage, se désolidarisant ainsi nettement de cette production voire s’excusant de devoir faire une analyse sévère des déchaînements barbares qu’elle a engendrés. L’échelle des valeurs se fragilise au point de prendre en compte la mauvaise qualité d’une œuvre dite blasphématoire pour compenser son approche critique des conséquences. L’intolérable n’est que dans le déferlement de haine qui a suivi, dans cette volonté d’incendier, de lapider, d’écraser tous ceux qui osent ne pas croire dans leur dieu et ne pas respecter leur prophète.
Le printemps arabe m’avait enthousiasmé. Le crépuscule salafiste est en train de s’y substituer. Naïvement, nous espérions pour ces pays libérés du joug autocratique une aspiration majoritaire à une liberté respectueuse de toutes les opinions. Ce n’est pas tellement la présence des intégristes qui inquiète, on pouvait largement l’anticiper, mais le silence et l’inaction de ceux qui louaient le soutien des Occidentaux à leur Révolution.
Pour revenir à la France, a-t-on oublié les attaques bien plus sévères du magazine Hara Kiri de l’insoumis Choron contre la religion catholique et Jésus-Christ ? Cela a-t-il provoqué de tels actes disproportionnés ? Notre vingt-et-unième siècle se laisse gangréner par la régression obscurantiste. Je souligne ces différences d’autant plus aisément que je ne crois à aucun dieu.
Autre point sensible : il y aurait une inégalité de traitement des attaques selon qu’elles visent les Juifs ou les Musulmans. Là encore, il faut ôter ses œillères idéologiques. Si l’on retient les moqueries contre la religion et les croyants, la création française (notamment les humoristes) n’épargne en rien le judaïsme. Si l’on se fixe sur des faits historiques, alors oui il y a une loi, que certains estiment liberticide, qui réprime le révisionnisme. Quel est le fait historique de cette dimension traumatisante et avec cette proximité temporelle qui mérite une protection particulière au regard d’un négationnisme actif ? Sans l’intervention du Conseil constitutionnel, le législateur protégeait de la même manière le génocide arménien. Il n’y a donc pas d’exclusivité prédéfinie ; seule l’urgence à combattre un prosélytisme jugé indigne pour les victimes peut appeler une loi restreignant la liberté d’expression.
Un élève de terminale, d’origine marocaine, déclare ne pas se reconnaître dans les valeurs de la République, ce qui est son droit strict, mais déchaîne sa violence, telle une justice personnelle, simplement parce que ce qui lui est répondu ne lui convient pas. L’enseignant frappé a finalement confirmé la toile de fond politico-religieuse de l’échange. Qui tape un prof, tue un ambassadeur…
Des dizaines de milliers de personnes ont été assassinées par des terroristes se revendiquant de la religion islamique. Verra-t-on un jour, en France, une manifestation massive des Musulmans condamnant les violences meurtrières faites au nom de leur religion et soutenant la liberté d’expression d’une société laïque ? Certainement… quand les salafistes mangeront du porc.                                  

Vendredi 5 octobre, vers 13h
A la veille de mes… 43 ans, année qui restera marquée par le mariage de mon frère et de son Aurélia, ainsi que par mon accident au genou droit. La stabilité revient, chaque jour m’éloigne un peu plus de l’angoisse que la jambe décroche à nouveau. Eviter l’opération, réduire les prises de risque et muscler toute la zone.
Fade inspiration ces derniers jours, y compris pour commenter l’actualité. Comme une indigestion. Une course absurde à la fréquentation de mon blog principal. Se retirer vraiment du monde, n’est-ce pas la sagesse suprême ?

Mercredi 24 octobre
Pour occuper les plages inactives suite à mon accident, j’ai entamé un jeu, Forge of Empire, qui me bouffe un temps conséquent. Je ne peux me résoudre à abandonner cette cité en cours d’évolution même si j’ai repris l’activité professionnelle à plein temps. Du ludique rationnalisé par un fichier de suivi sur Excel que j’améliore au fil de l’expérience et des besoins d’anticiper et de contrôler. J’ai volontairement banni de ma cité tout équipement militaire pour me concentrer sur le potentiel productif et la variété culturelle des bâtiments. J’ai même intégré une guilde, pour intensifier les échanges, laquelle a été fondée par un joueur qui a disparu corps et âme… peut-être même n’est-il plus de ce mode, sa vivance persistant grâce à son avatar.
Révélateur d’une phase existentielle peu portée sur l’écriture. Un encroûtement conformiste qui laisse s’écouler les semaines le temps d’aspirer quelques menus plaisirs et distractions.
Cette seconde partie d’existence à Lyon se contente d’une sérénité peu productive, d’une introspection limitée au vital. Les relations réduites au strict minimum, rien n’accrochant foncièrement mon intérêt, quand ça n’est pas le rejet de profils incompatibles avec mon schéma de vie. Je n’ai plus à m’encombrer des braillards qui s’étalent, des promiscuités malodorantes, des groupes indigestes. Le néant nous étant réservé pour tous, plus ou moins tôt, pourquoi polluer le peu qui nous est imparti ? J’ai choisi le vagabondage sélectif et l’évacuation rapide des présences encombrantes. En dehors d’un cercle familial réduit, et bien sûr de ma BB, personne ne suscite plus aujourd’hui mon attachement. Les quelques accointances lyonnaises disparaissent du champ de ma ville. Ainsi Elo, avec qui plus rien n’est à partager. Eu récemment au tél : quelques rapides nouvelles réciproques, rien d’un vrai lien humain. Elle va s’ancrer dans une ville de haute montagne, et plus rien de ce qui occupe sa vie n’a d’intérêt pour moi. Le laps de temps à partager est révolu. Qu’elle vive le meilleur pour son épanouissement. Mon séjour au bilan très mitigé dans son lieu de vie (j’en oublie même le nom de la commune !) aura été comme une dernière entrevue, l’évidence d’un éloignement pas seulement géographique…
En moins de dix mois ce vingt-deuxième Manus aura été griffonné… pas si démobilisé de la plume que ça, finalement !

Samedi 27 octobre
                
Petites frappes clandestines

Certaines scories à prétention humaine voudraient bien que je sois affecté par leurs crottes anonymes… Raté ! Cela ne fait qu’endurcir mon féroce mépris pour ces vagues commentateurs sans l’once d’un     argument. Le groin maintenu dans ce qui s’écoule de leur fondement malade, c’est à peu près la seule utilité de ces lâches inconsistances.
Je devine leurs frustrations, leur amertume revancharde, la bien triste musique du faux-semblant qu’ils fantasment existence. Ils singent la fulmination, oubliant la vase qui clapote au fond de leurs pas très saines embouchures. Du rebut répugnant, du quasi rien à finir d’écraser… par distraction.
Au cours de mes jeunes années, je suivais les peu reluisantes pérégrinations des Innommables, personnages de BD qui avaient la fraîcheur d’amuser par le grotesque d’horreurs assumées. Des caractères exemplaires comparés aux immondes non identifiables qui vessent sur la toile.
Chacun dans son coin, moi le premier, excelle dans la critique de personnalités médiatisées. Elles ont au moins le courage de ne pas se dissimuler, au contraire de la majorité de ceux qui s’excitent aux inassumés signes assassins. De la petite frappe sur clavier, sur écran ou sur tablette pour de l’indigente tentative d’attaque. Branlette honteuse du cortex en service minimum : lot des corbeaux pelés du Net.
Je songe aux dernières amabilités reçues, survolées avant d’être supprimées : leur auteur très très bas n’aura eu pour tout lecteur attentif que la souris cracra d’un ordi ronflant dans un vilain salon !
Avis d’encombrants à évacuer au plus vite.

Illustration du phénomène avec le pseudo Randy78160 qui laisse ce commentaire :
 « Si ce site est si bien et si intéressant, pourquoi allez en faire la promotion dans les commentaires d'un article parlant du suicide d'un adolescent ?!
Répugnant. »

Ma réponse :
« Voilà une parfaite illustration de ce qui me met en rogne. Un pseudo qui balance un commentaire inepte et insultant.
Alors, anonyme Randy, éclairons votre lanterne et mettons en perspective la profondeur de votre réflexion.
Tout d’abord votre curieux rapport de causalité : si un site est « bien et intéressant » il ne faut surtout pas l’ébruiter, en informer, le proposer à la lecture. Incongruité du raisonnement.
Ensuite vous prétendez que j’en aurais fait la pure et gratuite promotion sous cet article. J’ai mis un lien, en effet, qui renvoie à un texte particulier (« Petites frappes clandestines ») et non au blog tout entier. Rapprocher deux phénomènes qui ont tout à voir, en quoi est-ce « répugnant » ? Il faudrait donc s’interdire toute réflexion, toute écriture, toute référence dès que le fait sur lequel on s’exprime impose, selon vos critères, le silence intégral. Quelle perspective évoluée !
Enfin, jaugez un peu l’incohérence de votre indignation : moi, je ne gagne pas un centime sur mes textes et sur mes blogs ; en revanche le vrai commerce autour de ce dramatique fait divers ne vous fait pas lever un cil. Le journaliste qui écrit sur ce fait, n’est-il pas rémunéré pour cela ? Le site du journal qui publie ce fait ne fait-il pas paraître des publicités sur la même page ? Vous-même, ne participez-vous pas à ce système en venant visiter ce site commercial et en lisant l’article du journaliste ? Vais-je me permettre pour cela de vous traiter d’obscène voyeur et de raclure abjecte ?
Un peu d’intelligence, je vous prie ! »

Mercredi 7 novembre
Pour Chirac, les emmerdes ça vole en escadrille, pour moi, ça se succède sans temps mort. Après la rupture de ligament, lui-même suivant de peu la fin du contentieux Crédirec, vient l’envahissement des punaises de lit probablement chopées à l’Hôtel du Chêne Pendragon, dans cette chambre au lit à baldaquin de bois. En les laissant se développer dans notre chambre de début août à la mi-octobre, nous avons dû faire intervenir un spécialiste passionné. Son traitement présente enfin ses effets : des cadavres parsèment les bas de murs et de plinthes ; le sommeil retrouve sa plénitude. Avec l’interdiction du DDT, il y a quelques années, la punaise a refait son apparition sous nos latitudes. Des laboratoires allemands ont enfin sorti des produits qui, lorsqu’on les combine, parviennent à éradiquer le nuisible. Un ralentisseur de croissance va notamment s’attaquer au développement des œufs.
Sur la voie de la libération, voilà que j’apprends ce jour le décalage au 5 décembre du paiement des salaires d’octobre. Officiellement, des marchés publics en attente de règlement, mais les annulations de sessions de formation de ces derniers mois ne laissent rien augurer de bon. La compression de personnel pourrait bientôt débarquer.

Samedi 17 novembre
Le centre Cqfd bat de l’aile. Mise en période d’observation renouvelable jusqu’au 8 janvier.

Samedi 24 novembre
Du sommet ça ? Pour continuer à creuser la fosse de l’Europe, tous ces dirigeants auraient pu se limiter à une expéditive téléconférence. A l’image des peuples de plus en plus tournés vers cette illusoire protection de la nation. Chacun grogne pour préserver le peu de gras alloué et au final tout le monde perd.
L’électrochoc serait un référendum européen avec cette question simple : L’UE telle qu’elle est ne fonctionne pas correctement ; souhaitez-vous le retour aux nations pleines et entières ou l’établissement d’une Europe fédérale ? Au lieu de cela, on poursuit cette stagnation.
Les gouvernants ne peuvent plus se permettre de prendre en compte l’intérêt général européen : risque de révoltes d’une part grandissante de la population obnubilée par ses désespoirs qui pourraient dériver vers de l’émeute pure et simple.
Chacun campe sur son petit lot de privilèges accordés en des temps moins calamiteux. Hollande voudrait bien qu’on croit à un secteur agricole source de croissance pour le pays. Et lorsqu’il qualifie le Conseil européen d’« utile », d’« étape souhaitable » on prend conscience de l’amateurisme. La stratégie d’Hollande consiste à suggérer l’impensable avec une mauvaise foi qui ferait passer pour athée le plus obtus des salafistes. Huit siècles après Saint François d’Assise, voilà qu’officie un bien plus terne François à l’assise branlante. Reconnaissons-lui, toutefois, une détermination : avoir tenu tête à la morgue de Cameron qui se crispe sur les acquis obtenus par la dame de Fer. Revendiquer toujours sans rien donner, voilà leur philosophie insulaire.
Triste mine européenne : plus rien pour rêver d’une construction efficace et bénéfique.

Jeudi 29 novembre
Parodie de l’engagement politique : lorsque plus rien n’entre dans son champ de conscience que le bien-fondé d’une obstination suicidaire. L’opportunisme doublé d’un amateurisme débridé, ça révulse.
Comment se sentent-ils  cette nuit, dans leur chez-soi ? Impossible prise de hauteur alors que le pays réclame la mobilisation de tous les talents.
Vraiment pas inspiré depuis quelques semaines. Comme si j’étais vidé de tout, sans intérêt véritable, attendant que le temps file.
La bouillabaisse UMP aurait dû me mobiliser pour faire saillir quelques attaques impitoyables. Au lieu de cela, quelques poussives tentatives qui ne pourront pas former un texte publiable.
Chirac a 80 ans et moi un siècle de pesanteur sur mon plume. Pas besoin de m’acharner donc. Au contraire des Copé-Fillon, je ne persisterai pas. Que la haine soit avec eux…

Samedi 22 décembre
Le monde immonde ? Toujours là. Bien caverneux dans ses entournures. Pas un seul des prêcheurs de l’apocalypse pour esquisser une repentance. Trop focalisés sur la prochaine échéance qui, elle, leur donnera raison. Pas l’ombre d’une honte chez les conspirationnistes de tout poil qui persistent dans l’irraisonné haineux.
Première ration avec deux figures de boue politique, pour prendre conscience de l’intérêt très inférieur de leur démarche : Fillon l’UMP et Copé-lui la tête pour clore ce cirque nauséeux.
Seconde portion qui va dézinguer la trêve des confiseurs : des artistes se positionnent sur le cas rabelaisien du colosse à rouler jusqu’au plat pays. Friand des charges acérées, je pourrais apprécier l’épaisseur des férocités artistiques.
Les deux sphères s’interpénètrent et entretiennent la polémique. Ceux qui n’ont pas le sou grondent de voir s’exiler les nantis… Parfum de terreur si le corps électoral se laissait aller à mettre aux commandes un partisan de la mise en coupe réglée de toute saillance, d’un semblant de réussite suspecte (sauf pour les footballeurs sacrés bien sûr !), d’une aisance financière intolérable pour les sanguins de l’égalité.
Les meutes s’éclatent sur Internet, les anonymes de défoulent. Heureusement pour le calme de nos rues et l’espace de nos trottoirs que la quasi-totalité des aboyeurs ne pourrait assumer d’aller écharper, en vrai, un immonde fortuné.

Dimanche 23 décembre
      

Pour quand la fin d’immondes ?



Les sanguins de l’égalité s’agitent. Plus de complaisance pour les déserteurs de l’hexagone. La liberté de mouvement et d’installation n’a plus droit de cité lorsque la motivation est suspecte. Un remugle de terreur psychologique empuantit le pays, mais ne ralentira pas la grande évasion fiscale, au contraire.

Sois riche et ne bouge pas : ai surtout bien honte de dépasser le niveau des Français normaux qui, eux, se satisfont de minables tripatouillages pour payer moins d’impôts et de taxes. Oui, l’addition des sommes non raquées passe mal pour les caisses étatiques puisqu’elle équivaut à leur déficit budgétaire pour l’année. Faut-il pour autant ce jeu de massacre contre ces immondes possédants ? Curieux : les gros gains acquis par le lot du hasard et non assujettis à l’impôt, ça ne choque pas les classes vivotantes. Logique : ça pourrait bénéficier à l’un de leurs membres, alors que se constituer une fortune par le fruit de son talentueux travail semble inatteignable pour la plupart.

Ce n’est pas le principe amoral qui déclenche les haines, mais la proportion jugée intolérable. Heureusement, Internet et le zinc des bars canalisent encore les hargnes et permettent à nos trottoirs de ne pas supporter quelques cadavres de richards dézingués.

La vraie hypocrisie : revendiquer l’intouchable modèle de nations en concurrence, voire en guerre économique, et s’insurger contre ceux qui usent du système en place. En outre, insolite peine supplémentaire : pour les célébrités, l’obligation renforcée de s’ancrer dans la terre de l’État qui les siphonne…

La facilité serait d’abonder dans le sens des grognards de la République prêts à griller les petons trop dodus et à s’emparer des bourses trop pleines. Si aisé de se laisser porter par la meute hurlante et d’asséner quelques coups de lattes dans la tronche des privilégiés de la vie.

Comme au sale temps des sanguinaires, lorsque les créateurs et les entrepreneurs auront quitté le navire France en voie de titanicsation, les plus gros des petits deviendront la nouvelle cible à la manière des koulaks soviétiques. La proximité démultiplie toujours la violence de la sentence.

Plan de chasse des minables lardés d’euros

Allons manants de ce pays,
Le fric des couards est à portée !
Contre vous vivent ces nantis,
Salopards, forbans à crever. (bis)

Fustigez leur vie de cocagne ;
Le pire : ce colosse au bide gras !
Ils prennent tout pour emplir leur bas
Et gruger le fisc : foire d’empoigne…

Au bagne vous les vauriens !
Rendez tout vot’ pognon.
Spolions, lynchons,
Que ces enflures
Périssent sans plus un rond !

Vive le rets public ! Vive le rance !


Mercredi 26 décembre
Langue chargée ? Tirez !



Planer sur rails, le feu d’authentique Coldplay sublime l’aube en croissance. Les teintes timides au sortir du sombre engagent à concentrer la tension pour accentuer l’élégance hivernale. L’écho d’un rythme aux luminosités retrouvées concasse les fracas pour n’en laisser guère plus qu’un accessoire bruit de fond. Se projeter pour l’enthousiasme phosphorescent, telle une prometteuse infusion, avant les gerbes embrasées : un pourtour improvisé aux lueurs vagabondes. Se démultiplier pour une écoute transversale. Ne pas céder aux rétrécissements de l’âme qu’imposeraient quelques contraintes mal placées. La route est longue et le temps court : glaner en chemin pour épanouir l’improbable.


Les rayons dardent enfin, le fleuve croisé entretient ses courants, « such a perfect day » pour que le quatuor de la pop musicalise les cieux. Caresse de la gratte, juste ce qui enchante, avant la déferlante colorée. Virevoltantes sonorités, envolées enivrantes, les notes culminent et je me laisse flotter dans les nimbes si bien accordées. « Up in flammes », au-delà des pesanteurs, là où se fortifient les sens éclairés.

Je sais, j’ai trop chargé la page : style inaudible. Que les contempteurs égarés se fassent une raison : j’écris très peu pour les vivants. Hors quelques figures, le gros de l’humanité m’indiffère et je m’en dispense très bien. La ronde des esthètes disparus et la masse néante des foultitudes non nées me conviennent. Ne surtout pas répondre aux attentes, ne rien céder aux critères prémâchés, j’explore en intérieur sans frilosité langagière. Je formule donc je trie, raréfie mes fidèles ; les contradictions assumées amplifient les dégâts. Qu’il ne subsiste rien, je ne serai plus là pour le constater. Traces infimes sur une toile vorace sans distinction. Niche numérique pour que reposent, en verve et contre tout, mes vitriolades. Ci-gisent mes écrits suspects.

Dimanche 30 décembre

Du train Nantes-Paris. 

Le grand déballage de fin d’année se diversifie. A défaut de pouvoir étancher sa soif primale de mise à mort, les jeux du cirque n’ayant plus cours, le citoyen numérique fait sa curée via l’univers des médiatisés. 

Au signal d’un cristalliseur, le branle-bas de lynchage virtuel s’exécute. La férocité anonyme autorise les excès inassumés : de soi au reste du monde, sans visage, sans signature réelle. Un pseudonyme non plus pour faire vivre sa face créative, mais pour écharper douillettement.

L’inavouable, ce qui constitue les bas-fonds de chacun se hisse à l’avant-scène, s’exhibe sans risque pour l’auteur. Pas l’outil à mettre en cause, mais toujours cette humanité qui évolue tellement moins vite que sa technique.


Ainsi, la pratique démocratique exige le choix éclairé de l’électeur et l’exemplarité des candidats. Vils bigorneaux du pouvoir chez ceux qui prétendent à un destin national et se croient aptes à supporter la charge démentielle d’un pays en voie d’enfoncement.

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